Historique: l’ONU discute l’interdiction des armes nucléaires

Communiqué d’ICAN France – Lundi 27 mars s’ouvrent à l’ONU les négociations pour un traité d’interdiction des armes nucléaires conduisant à leur élimination totale.

 

C’est une grande victoire pour toutes les victimes des bombes atomiques, celles d’Hiroshima et de Nagasaki, mais aussi pour toutes les victimes de plus de 2 000 essais nucléaires. « Ce traité va stigmatiser les armes nucléaires qui doivent être clairement mises au ban de l’humanité et il ouvrira la voie vers leur élimination » déclare Jean-Marie Collin, porte parole de la Campagne pour l’élimination des armes nucléaires en France (ICAN France). « Nous portons cette exigence d’interdiction depuis de nombreuses années et la grande majorité des États partage aujourd’hui cet objectif, c’est un moment historique ! »

Depuis 2010, l’Initiative humanitaire, portée par de nombreux pays et des organisations internationales comme le Comité International de la Croix-Rouge, a fédéré une dynamique qui a permis à l’Assemblée générale de l’ONU de décider en décembre 2016, d’ouvrir ces négociations. Lors de trois conférences internationales sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires, de nouvelles recherches ont porté à la connaissance des gouvernements et du public les conséquences terribles d’une ou plusieurs détonations d’arme nucléaire sur la santé, le climat, l’environnement et l’économie globale. Elles ont mis en évidence les risques croissants d’une telle détonation, déclenchée volontairement ou par accident. Et vu le peu de progrès réalisés en matière de désarmement nucléaire, en particulier sur l’obligation d’éliminer les armes nucléaires contenue dans l’article VI du Traité de non prolifération en vigueur depuis 1970, un traité d’interdiction viendra remplir le vide juridique et dire enfin le droit. Les autres armes de destruction massive, les armes biologiques et chimiques, font déjà l’objet d’une interdiction, qui a précédé leur élimination totale. (Ces armes sont interdites, leur nombre a bien été réduit, mais elles n’ont pas été totalement éliminées. Des armes chimiques ont été récemment utilisées en Syrie.)

Alors que l’horloge de l’Apocalypse des scientifiques nucléaires vient d’être avancée vers l’heure fatidique compte tenu des tensions et des projets de modernisations des pays nucléaires, la France, à l’instar des autres puissances nucléaires ,a pour l’instant indiqué sa volonté de boycotter ces négociations.

C’est un aveu de plus de leur désir aveugle de garder indéfiniment ces armes terribles. Mais en ouvrant ces négociations, la communauté internationale reprend la main et fait entendre son inquiétude et sa volonté de protéger les générations futures de la pire catastrophe instantanée qui puisse se produire.

Avec ce nouveau traité — qui sera négocié en mars et en juin/juillet 2017 —, la communauté mondiale des opposants aux armes nucléaire se renforce, et l’impact d’un traité d’interdiction permettra d’accentuer la pression sur les possesseurs d’armes nucléaires, afin qu’ils négocient enfin leur élimination.

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