Le groupe de travail de l’ONU sur le désarmement nucléaire (ou Open-Ended Working Group – OEWG), a commencé sa 2e session le 2 mai pour une durée de deux semaines. Après avoir abordé la question de la réduction et de l’élimination des risques d’accidents au cours de la première journée de discussion, les diplomates et représentants d’ONG se sont attelés aux questions de transparence.
Jour 2 : Transparence relatives aux risques associés aux armes nucléaires
La session sur les mesures de transparence s’est ouverte par une intervention de Piet de Klerk de l’International Partnership for Nuclear Disarmament Verification (IPNDV). Celui-ci a affirmé son attachement à l’approche dite « progressive », plutôt qu’à la négociation d’un traité d’interdiction que soutien ICAN. Il a noté que la transparence contribue à la prévisibilité, et « probablement à la stabilité ». M. De Klerk a exposé tous les efforts de réduction de leurs arsenaux consentis par les États-Unis et la Russie, avant d’être repris par l’Équateur et de devoir admettre qu’en effet les efforts de réduction quantitatifs, c’est à dire en nombre d’ogives, ne suffisent pas, et que ces réductions doivent également porter sur leur capacité de destruction. L’orateur a également insisté sur l’urgence de travailler sur un système de vérification, car la mise en place d’un tel système peut prendre plusieurs décennies. L’organisation Maires pour la Paix s’est opposée à l’argument avancé par M. De Klerk selon lequel un mécanisme de vérification auquel participeraient des États ne possédant pas d’arme nucléaires comporterait un risque de prolifération élevé. Les programmes actuels de modernisation des armes nucléaires équivalent à une prolifération verticale, selon l’Équateur.
Ravie de la présentation de M. de Klerk, l’Australie, qui tente de bloquer les efforts du Groupe de travail a pu renchérir et recommander à ce dernier de se concentrer sur le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) et un Traité d’interdiction de la production de matières fissiles pour les armes nucléaires (FMCT), ainsi que sur la vérification, plutôt que de parler de traité d’interdiction. Plusieurs États dont l’Allemagne, l’Autriche, l’Équateur, la Finlande, l’Irlande, le Nicaragua, la Suède, la Suisse, et la Thaïlande ont appelé à ce que tous les États transmettent régulièrement des rapports de transparence, conformément à la proposition formulée par le Japon. ICAN a par ailleurs regretté que certains États présents dans la salle refusent d’admettre qu’ils détiennent des armes nucléaires et a réclamé plus de transparence sur la localisation de ces armes, leur nombre, leur type, l’itinéraire de ces ogives et les risques qu’elles présentent pour les citoyens du monde. ICAN s’est joint à l’Argentine, le Brésil, le Costa Rica, l’Équateur, le Guatemala, l’Indonésie, la Malaisie, Mexico, et la Zambie pour appeler à ce qu’une conférence de négociation se réunisse en 2017 afin de négocier un instrument légalement contraignant visant à interdire les armes nucléaires.
Cette restitution des discussions qui ont eu lieu le mardi 3 mai 2016 a été rédigée par les membres du comité de pilotage d’ICAN Youth qui ont participé au groupe de travail. La suite des discussions de la seconde session de ce groupe de travail, qui se tient jusqu’au 13 mai 2016, sera publiée au fil des jours. Vous pouvez retrouver les versions écrites et en anglais de certaines des déclarations mentionnées dans cet article sur le site de Reaching Critical Will.