Prix Nobel de la paix 2024 : La parole aux victimes des armes nucléaires

La campagne internationale pour abolir les armes nucléaires et sa branche française ICAN France (prix Nobel de la paix 2017), félicite la Confédération japonaise des organisations de survivants des bombes A et H, Nihon Hidankyo, pour être le récipiendaire du prix Nobel de la paix 2024. Une reconnaissance méritée, qui intervient à un moment crucial où la menace d’utilisation d’armes nucléaires est plus élevée que jamais et où les États modernisent – et renouvellent comme la France – leurs arsenaux nucléaires.

 

 

L’organisation japonaise Nihon Hidankyo a travaillé sans relâche « en faveur d’un monde sans armes nucléaires » en sensibilisant le public aux conséquences catastrophiques des armes nucléaires en faisant entendre les témoignages des hibakushas, les survivants d’Hiroshima et de Nagasaki. 

Les hibakusha ont consacré leur vie pour que leur génération soit la dernière à survivre aux bombes atomiques. Il est plus important que jamais que la voix des victimes et leurs appels urgents à l’action soient entendue et suivie d’effet. Leurs témoignages et leurs campagnes inlassables ont notamment joué un rôle crucial dans l’adoption et l’entrée en vigueur du Traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).

Nous saluons cette reconnaissance du comité du prix Nobel de la paix qui arrive à une période de notre histoire ou le tabou de la menace est tombé, ou les États modernisent et renouvellent sans vergognes leurs arsenaux nucléaires.

À ce titre la France, va selon son nouveau budget de la défense pour 2025 consacrer plus de 7 milliards d’euros, soit 13 318 euros par minute pour des armes de destruction massive. À l’heure des restrictions budgétaires, il est étonnant de consacrer autant d’argent dans un système dont l’hypothèse de l’échec est désormais reconnue.

En France la parole des victimes malades des 210 explosions nucléaires, réalisées entre 1960 et 1996 en Algérie et en Polynésie, reste complexe. ICAN France appelle l’Assemblée nationale à mettre en œuvre au plus vite une nouvelle « commission d’enquête relative à la politique française d’expérimentation nucléaire » et appelle la diplomatie française à voter, en ce mois d’octobre, la future résolution des Nations unies intitulée « Le lourd héritage des armes nucléaires : assistance aux victimes » et non comme en 2023 à la refuser aux cotés de la Russie et de la Corée du Nord.

Pour Jean-Marie Collin, directeur de ICAN France :

  • « C’est un grand bonheur de savoir que les survivants de la bombe atomique sont honorés par ce prix Nobel, après tant d’années à faire entendre leurs voix. C’est un nouveau message d’interpellation fort auprès des dirigeants des puissances nucléaires, dont la France à agir pour faire avancer le désarmement nucléaire et à sortir de cette politique de dissuasion nucléaire vouée à l’échec. »

Pour Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements et co porte-parole de ICAN France :  

  • « La France doit cesser son attitude arrogante et dialoguer avec les États membres du TIAN en participant, en mars 2025 au siège des Nations unies, comme État observateur à la troisième réunion du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  » 

 

Lire le communiqué de presse 11 octobre 2024, 15H45

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