Les États signataires du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) se sont réunis du 21 au 23 juin à l’ONU, Vienne, pour la première réunion de mise en œuvre de cette nouvelle norme juridique internationale. Un plan d’action et une déclaration « Notre engagement en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires » très fermes ont été adoptés ; créant une alliance mondiale, basée sur le TIAN, pour faire reculer les menaces nucléaires inacceptables et illégales et les risques de guerre nucléaire. La France, elle, a refusé le dialogue multilatéral en brillant par son absence, dans un contexte d’insécurité internationale renforcée
Comparée à de nombreux autres documents finaux de l’ONU, la Déclaration est claire dans la présentation de son objectif final : « Nous n’aurons de cesse tant que le dernier État n’ait adhéré au Traité, que la dernière ogive n’ait été démantelée et détruite et que les armes nucléaires n’aient totalement disparu de la Terre.» La Déclaration exprime également son inquiétude et sa consternation « face aux menaces d’utilisation d’armes nucléaires et à la rhétorique nucléaire de plus en plus stridente ». Les États parties « condamnent sans équivoque toutes les menaces nucléaires, qu’elles soient explicites ou implicites et quelles que soient les circonstances ».
Le plan d’action fournit lui une voie claire pour une action collective contre les armes nucléaires. Loin d’être un simple document qui donne un souffle positif, il s’agit d’une feuille de route conçue par les États parties en partenariat avec les survivants, les communautés touchées, la société civile et les organisations internationales, qui consiste en des mesures pratiques pour mettre en œuvre le TIAN. Ces actions comprennent le lancement d’un fonds d’affectation spéciale destiné à soutenir les personnes ayant souffert de l’impact des explosions nucléaires, la création d’un conseil consultatif scientifique, la fixation d’un délai de dix ans pour la destruction des armes nucléaires, l’adhésion d’autres pays au TIAN.
Cette première Réunion du TIAN a démontré que ce traité est bien plus qu’un simple document. Les États parties, en partenariat avec les survivants, les communautés touchées, la société civile et les organisations internationales, ont travaillé ensemble ces trois derniers jours pour convenir d’un large éventail d’actions spécifiques et pratiques pour faire progresser chaque aspect de la mise en œuvre de ce traité crucial. « Nous avons l’interdiction et nous avons un plan » a indiqué Beatrice Fihn, Directrice Exécutive de ICAN Internationale
Pour Jean-Marie COLLIN, expert et co. porte-parole de ICAN France, « Il est remarquable de voir des États se réunir à l’ONU pour travailler ensemble et de bonne foi face à une menace globale. Le TIAN est un traité global de désarmement, un traité humanitaire et un traité qui porte assistance aux victimes. Il est désormais ancré fortement dans le droit international pour renforcer notre sécurité à tous. Les déclarations et le plan d’action reflètent cette volonté de travailler – et ce sans nier les difficultés – jusqu’à ce que la dernière ogive ait été démantelée et disparue de notre planète. L’absence de la diplomatie française à cette première réunion du Traité est une faute grave de la Ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna. Notre Campagne appelle désormais les parlementaires à porter le TIAN au cœur de leur Assemblée »
ICAN France appelle les parlementaires à soutenir le TIAN en signant l’Appel parlementaire, les maires à signer l’Appel des Maires et chaque citoyen à agir dans notre Campagne, pour faire changer la posture de la France et être au siège des Nations unies à New York du 27 novembre au 1er décembre 2023 pour la Seconde Réunion du Traité sur l’Interdiction des armes nucléaires.