PrepCom 2014 : Jour 3

Par Dominique Lalanne, Armes Nucléaires Stop.

Les puissances nucléaires du Traité de non-prolifération ont produit leur rapport sur les mesures de désarmement qu’elles ont adoptées depuis 2010 comme elles s’y étaient engagées dans la dernière conférence d’examen. Ces rapports sont disponibles pour tout un chacun sur le site de Reaching Critical Will et chacun pourra se faire sa propre opinion.

Pour ceux qui veulent un réel processus de désarmement, le compte n’y est pas. Passons sur les listes de mesures anciennes qui sont toujours rappelées. Mais les nouvelles mesures ne remettent pas en cause les « doctrines de sécurité » ni ne changent le dimensionnement des arsenaux. En fait, il n’y a pas de « nouvelles mesures »…
Pour la France, « L’arme nucléaire s’inscrit dans un concept de dissuasion, non dans une logique d’emploi« . Cela signifie-t-il que la possibilité exprimée dans les discours présidentiels remontant à quelques années de frappe dite « d’avertissement » n’est plus envisagée ? Cette posture a toujours été faite sans renier la « frappe d’avertissement », frappe qui n’a jamais été mentionnée dans une conférence du TNP. Cela laisse donc à penser qu’il n’y a pas de modification de doctrine…  Des « garanties de sécurité » sont données aux États « membres du TNP qui respectent leurs engagements de non-prolifération » mais… « sauf en cas de légitime défense »… Quant à « l’état d’alerte » il est laissé à l’appréciation du Président de la République. Des engagements que nous avons entendus depuis de très nombreuses années. Pas de réduction du nombre de missiles, la France est à son « niveau de stricte suffisance« , 300 bombes nucléaires en service. Un long rapport qui n’apporte rien de nouveau.

L e rapport des États-Unis est, lui aussi, du même genre. Sauf que la « stricte suffisance sera de 1550 têtes nucléaires déployées en 2018 » conformément au traité signé avec la Russie. Un projet toutefois : celui de demander au Département de la Défense de réduire le niveau d’alerte, en admettant que la probabilité d’attaque par surprise est faible…  Une intention louable, mais une intention… assez peu précise en fait.

La Chine renouvelle son engagement au « no first use », « pas de tir en premier ». Mais là aussi, rien de nouveau, cet engagement est ancien. Quant à son arsenal, il est aussi à son niveau de « stricte suffisance »….

Une journée décevante. Et qui prouve une fois de plus l’incapacité du TNP à mettre en mouvement un processus de désarmement nucléaire.

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