Par Dominique Lalanne, Armes Nucléaires Stop.
Une dizaine de Français parmi les 300 représentants des associations opposées aux armes nucléaires ont participé à la première réunion à l’ONU de l’ouverture du 3ème Comité préparatoire à la Conférence d’examen du Traité de non prolifération de 2015.
Le président de la conférence, l’ambassadeur du Pérou, M. Enrique Roman-Morey, a rappelé la dynamique ouverte en 2010 par la conférence précédente : la mise en œuvre de mesures précises de désarmement nucléaire. « L’idée de désarmement ne doit pas être remplacée par l’idée de dissuasion » a-t-il insisté pour alerter les représentants des pays nucléaires que quasiment aucune des mesures demandées en 2010 n’a été honorée actuellement.
La première session de la Conférence a permis au représentant des Iles Marshall de faire officiellement l’annonce que son pays, minuscule pays de l’océan Pacifique, attaque en justice les 9 pays nucléaires actuels auprès de la Cour de justice internationale pour non-respect de leur engagement à un processus de désarmement nucléaire. « Je suis une des victimes des essais nucléaires américains, j’avais 9 ans en 1954 quand j’ai vu l’éclair blanc du flash de la bombe « Bravo » d’une puissance de 1000 Hiroshima ». Événement rare dans une enceinte de l’ONU, l’ambassadeur s’est fait applaudir par les représentants des ONG.
De nombreux interventions de coalitions d’États ont salué les conférences d’Oslo et Nayarit qui ont analysé les « conséquences catastrophiques humanitaires d’une frappe nucléaire ». Et la nécessité d’élaborer un nouveau traité d’interdiction des armes nucléaires.
L’ambassadeur de France, M. Jean-Hugues Simon-Michel est intervenu dans l’après-midi pour dénoncer les « graves menaces sur la sécurité créées par le programme de modernisation de la Corée du Nord et par l’Iran avec lequel il faut maintenant arriver à négocier des mesures précises ». Et enfin la perle de ce discours sur les efforts français : « La France a beaucoup travaillé depuis 2010 … pour préciser la terminologie sur la transparence des informations ». Au lieu de s’occuper de désarmement, il est vrai qu’on peut toujours parler de vocabulaire. L’ambassadeur a été très clair pour dénoncer ceux qui « fragilisent les structures existantes par des structures parallèles ». Comprenez : ceux qui organisent des conférences où l’on parle de conséquences humanitaires et de désarmement.
Comme d’habitude, la France veut rester le leader de l’opposition au désarmement nucléaire !