Alors que 146 pays s’apprêtent à se réunir à Nayarit, au Mexique, les 13 et 14 février prochains pour la « Seconde conférence sur l’impact humanitaire des armes nucléaires », la France réaffirme son attachement à cette arme, et considère la conférence « comme une enceinte inappropriée pour discuter des armes nucléaires ».
« La France doit assumer sa responsabilité de puissance nucléaire, et ne pas ignorer la réflexion en cours dans laquelle s’est engagée la vaste majorité des états du monde entier qui dénoncent les effets disproportionnés de ces armes, et les risques que leur existence et leur prolifération engendrent pour l’humanité» déclare Jean-Marie Collin, membre du Comité de Pilotage d’ICAN-France, présent à Nayarit.
Vendredi dernier, un proche conseiller de François Hollande, dans un entretien avec une délégation d’ICAN-France justifiait ainsi l’attachement à ces armes de destruction massive : « Un certain nombre d’États dotés continuent à modifier leur arsenal avec une capacité à toucher nos intérêts vitaux. D’autres armes de destructions massives continuent à être développées par certains États. Cette situation est une menace et justifie le maintien de nos armes nucléaires. » La France se sentirait-elle donc aujourd’hui sous le coup d’une menace directe plus importante qu’au temps de la Guerre Froide?
ICAN-France s’alarme qu’au XXIe siècle, la France recourt encore à l’imminence d’une « menace contre les intérêts vitaux » de notre pays pour moderniser ses armes nucléaires. D’autres moyens moins dangereux pour l’humanité ne pourraient-ils pas être privilégiés pour protéger la France ? En quoi et de qui les armes nucléaires nous protègent-elles ? Et quel serait le coût pour les citoyens français et ceux du monde entier si elles venaient à être utilisées ?
Les 13 et 14 février, 146 pays, le CICR, les agences des Nations Unies, et la société civile réunie sous la bannière d’ICAN, discuteront des conséquences humanitaires des armes nucléaires, à la suite de la Conférence qui avait rassemblé 128 États en mars 2013 à Oslo.
À Nayarit, les membres d’ICAN appelleront les États à entamer des discussions pour un traité d’interdiction total des armes nucléaires.
Afin d’ouvrir plus largement le débat en France, les membres d’ICAN-France relaieront la conférence (facebook – twitter), et organiseront des événements publics :
- Le Mouvement de la Paix organise une semaine d’action sur tout le territoire, avec campagne d’affichage et signature de la pétition internationale. Partout où cela est possible, des rassemblements devant les préfectures et des entrevues avec les Préfets sont organisés. Au cours de ces rencontres, les délégations demandent aux préfets les moyens dont ils disposent pour faire face à une explosion nucléaire dans leur département. Un meeting est organisé vendredi 14 à Septèmes les Vallons: « Un traité d’interdiction des armes nucléaires- une exigence humanitaire ».
- L’Observatoire des armements, membre d’ICAN, publie Et si une bombe explosait sur Lyon ?, un document rédigé par Dominique Lalanne dans lequel est étudié le cas d’une bombe de 150 kilotonnes qui viendrait d’exploser sur la ville de Lyon, en France.