La France au Sommet du G7 : Quelle démocratie à l’ombre d’Hiroshima ?

Pour la première fois un président français va se rendre à Hiroshima, (19-21 mai), à l’occasion de la tenue du Sommet des chefs d’État et de gouvernement du G7.

Notre campagne appelle le président Macron à saisir cette occasion pour marquer l’Histoire par son courage politique et non de la marquer par le sceau de l’hypocrisie. Si le président veut être sincère en regardant les victimes de la Bombe, les Hibakushas, tout en se remémorant ses propres mots « le multilatéralisme n’est pas seulement un acte de foi, c’est une nécessité opérationnelle » (ONU, 14 septembre 2021), alors il doit « Agir, Agir, Agir » (discours d’investiture 2022) pour ne pas rejeter l’opportunité du dialogue multilatéral du processus du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN). Nul ne concède que c’est une voie facile, mais rester dans l’indifférence est la pire des politiques.

 

Soixante-dix-huit années après Hiroshima, le tabou de l’emploi d’une arme nucléaire, dans le cadre d’une guerre, résiste encore. Mais avec certitude, V. Poutine a franchi un pas intolérable en multipliant les menaces nucléaires depuis son entrée en guerre contre l’Ukraine. Et demain, quel autre personnage autoritaire agira de la sorte pour mener à bien sa guerre conventionnelle ? Quelle réaction aura alors la France et ses alliés, sinon celle de laisser se dérouler une nouvelle fois une guerre, entraînant des milliers de victimes civiles. La réponse ne peut pas être celle d’une poursuite infinie dans la croyance que la Bombe est « une assurance vie ». La France, État dit « responsable », doit avancer vers de nouvelles réflexions pour assurer sa sécurité et plus largement celles des européens.

Dans ce sens nous engageons le Président à Hiroshima à prendre les recommandations suivantes : 

  1. Annoncer la participation de la France, comme État observateur, à la Seconde réunion des États parties au TIAN qui se déroulera au siège des Nations unies à New York (novembre 2023) ; 
  2. Réaffirmer la déclaration faite (4 janvier 2022) par le P5 : « une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée » ;
  3. Réaffirmer la déclaration faite (16 novembre 2022) au G20 : « l’emploi d’armes nucléaires ou la menace de leur emploi sont inacceptables » ;
  4. Promouvoir une interdiction globale du stationnement d’armes nucléaires en dehors des frontières nationales et inciter la Russie à annuler ses projets (en Biélorussie) en la matière.

Les parlementaires ont une responsabilité dans le désarmement et la non-prolifération nucléaire. Ils peuvent agir à la fois pour assurer le respect du débat démocratique et pour réaliser leur mission de contrôle du gouvernement.

Notre Campagne demande aux parlementaires de

  1. Signer l’Appel des Parlementaires de ICAN, afin d’exprimer un soutien au TIAN ;
  2. Annoncer leur participation à la conférence des parlementaires qui se tiendra en marge de la Seconde réunion des États parties au TIAN qui se déroulera au siège des Nations unies à New York (novembre 2023) ; 
  3. Proposer l’organisation à la Commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, un cycle sur « l’arme nucléaire », en séance publique, avec une parité sur la sensibilité des expert.e.s interrogé.e.s ;
  4. Contrôler si les programmes ou lois présentés par le gouvernement sont compatibles avec les obligations souscrites en termes de désarmement et de non-prolifération nucléaire.

Retrouvez dans la note d’information « La France au Sommet du G7 : Quelle démocratie à l’ombre d’Hiroshima ? » :

  • Lettre ouverte au président Macron de Setsuko Thurlow, survivante d’Hiroshima
  • Recommandations
  • Les conséquences de l’impact de l’arme nucléaire sur Hiroshima
  • Pourquoi la France doit être un État observateur au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires
  • Les « fausses vérités » de la diplomatie française sur le Traité d’interdiction des armes nucléaires
  • Pourquoi la majorité présidentielle a peur du débat sur la dissuasion !

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