Ce matin s’est ouvert aux Nations Unies la deuxième session du groupe de travail chargé de faire avancer les négociations multilatérales sur le désarmement nucléaire. De nombreux États et représentants de la société civile sont réunis à Genève pour étudier de nouvelles mesures juridiques concrètes et efficaces pour l’instauration d’un monde exempt d’armes nucléaires. La France, comme les autres puissances nucléaires continuent de pratiquer la politique de la chaise vide.
Du 22 au 26 février s’est tenue la première de trois sessions de ce groupe de travail. Les 90 États présents, plusieurs organisations de la société civile et des groupes d’experts s’étaient engagés dans un débat animé concernant l’élan généré par l’initiative humanitaire, la nécessité et la viabilité de nouveaux outils pour remplir le « vide juridique » autour des armes nucléaires et les risques inhérents à la possession de ces armes. Les propositions faites lors de cette première session vont être approfondies pendant ces 15 prochains jours.
Ce matin, les puissances nucléaires (Etats-Unis, Russie, France Royaume-Uni, Chine, Israël, Inde, Pakistan, Corée du nord), qui étaient déjà absentes en février, poursuivent le boycott des discussions.
Le ministère des Affaires étrangères, qui ne partage pas les aspirations de ce groupe de travail, déplore également son ouverture à la société civile. ICAN France regrette cette position, d’autant que de nombreux parlementaires français ont interpellé le Ministre sur ce refus de participation de la France. Celui-ci a répondu comme de coutume que notre pays était pleinement mobilisé en faveur du désarmement nucléaire avec un bilan exemplaire en la matière. De plus, Paris considère que l’approche radicale et le cadre non consensuel du groupe de travail l’empêchera de déboucher sur des discussions constructives menant à des progrès concrets.
La position française est contradictoire : comment peut-elle se dire pleinement mobilisée en faveur du désarmement nucléaire quand elle refuse de s’asseoir à la table des discussions ? Les États qui ne possèdent pas d’armes nucléaires souhaitent enfin obtenir des résultats concrets, tel qu’un traité d’interdiction des armes nucléaires, qu’Ils sont de plus en plus nombreux à soutenir. Si la France, ses partenaires du P5 et les autres puissances nucléaires sont réellement engagés dans la voie du désarmement nucléaire, comme ils le déclarent régulièrement, il serait pertinent qu’ils prennent part au dialogue.
ICAN France sera présent tout au long de cette deuxième session, pour engager un dialogue constructif avec les différentes délégations diplomatiques, dont elle rendra compte sur son site et sur les différents réseaux sociaux.