Pour un traité d’interdiction

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Les armes nucléaires sont les seules armes de destruction massive à ne pas être encore interdites par un traité international, même si elles ont la plus grande capacité de destruction. Un traité d’interdiction est attendu depuis longtemps et peut être obtenu rapidement si l’on conjugue la pression du public et la volonté politique. Une interdiction ne rendrait pas seulement leur possession et leur utilisation illégale ; elle ouvrirait la voie vers l’élimination complète. Les États qui souhaitent leur élimination doivent sans attendre négocier un traité d’interdiction.

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Comment fonctionnerait un Traité d’interdiction?

Un Traité d’interdiction des armes nucléaires est l’étape nécessaire vers l’élimination. Les négociations doivent s’ouvrir maintenant, avec ou sans les États nucléaires.

Les États les plus déterminés pourraient engager des négociations même sans la participation des pays nucléaires. Sinon l’alternative est de continuer à laisser les pays nucléaires contrôler les processus en vigueur et perpétuer les systèmes à deux vitesses et les traités qui ne contiennent aucune mesure contraignante pour le désarmement.

Une interdiction mondiale

Un traité d’interdiction des armes nucléaires généraliserait ce que les traités des Zones Exemptes d’Armes Nucléaires ont établi en Amérique Latine, en Afrique et en Asie centrale et du Sud Est. Cela permettrait à tous les Etats de formaliser leur rejet des armes nucléaires et établirait une norme internationale claire contre la possession d’armes nucléaires. De plus, un traité d’interdiction viendra compléter et renforcer le Traité de Non-Prolifération et le Traité d’Interdiction des Essais Nucléaires qui ont aidé à prévenir l’usage et la prolifération des armes nucléaires mais n’ont pas permis d’obtenir le désarmement. Un traité d’interdiction est la pièce manquante d’une condamnation globale de toute arme de destruction massive.

Parvenir à l’élimination

L’interdiction des armes précède généralement et stimule leur élimination et non l’inverse. Par exemple, l’interdiction des armes biologiques et chimiques a été une étape essentielle pour obtenir leur élimination. Comme les conventions sur les armes biologiques et chimiques, l’interdiction des armes nucléaires encouragerait les États dotés d’armes nucléaires à rejoindre le traité dès lors qu’ils s’engageront à les éliminer à une date fixée. Une fois que ces nations auront rejoint le traité, des accords seront passés pour s’assurer que les stocks seront détruits de manière vérifiable et irréversible. Le traité d’interdiction ne doit pas nécessairement envisager chaque étape vers l’élimination totale. Il devra plutôt s’attacher à créer le cadre pour atteindre cet objectif. Changer les « règles du jeu » en matière d’armes nucléaires aura un impact significatif bien au-delà des États déjà favorables. C’est sur cette conviction que se fonde la nouvelle dynamique en faveur d’un traité d’interdiction. Une fois en vigueur, le traité d’interdiction remettra sérieusement en cause l’idée que la possession d’armes nucléaires peut être légitime pour certains États.

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