Ce mercredi 22 juin, dans le cadre de la discussion et du travail portant sur les articles 6 « assistance aux victime » et 7 « coopération internationale », pour la première fois des personnes de Polynésie ont exprimé leur témoignage sur la réalité des conséquences des essais nucléaires réalisés par la France entre 1966 et 1998 en Polynésie (17 ayant été réalisés en Algérie entre 1960-1966)
Lena Normand, vice-présidente de l’Association 193 (intervention complète à lire ici) :
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- Voila l’héritage empoisonné, que laisse l’Etat français aux polynésiens sur plusieurs générations. La colonisation française est le système politique qui a permis le Fait nucléaire en Polynésie, et ce dernier est responsable du « crime contre l’humanité ». Des décennies de mensonges et la situation est alarmante.
- Excellences, la France n’est pas aujourd’hui partie prenante au Traité, pour autant, et en application du droit international humanitaire et des droits de l’homme, l’Association 193 :
- Appelle l’Etat français à une demande de pardon au peuple Maohi et à une pleine et entière réparation des dégâts que ses essais ont causé sur les populations et sur l’environnement ;
- et fait appel à la Communauté internationale, pour une assistance scientifique et financière de notre peuple meurtri, en quête de justice, vérité et réparation, et ce, dans l’esprit de SOLIDARITE et de PAIX voulu par le Traité de 2017 qui nous uni.
Hinamoeura Cross, jeune activiste de ICAN France (intervention complète à lire ici) :
- Au nom de la raison d’État, au nom de cette course du nucléaire, ma terre nourricière et nos lagons ont été contaminés. Mon peuple a été empoisonné, dans son être, empoisonné dans sa chair et dans ses gênes, par un poison invisible qui a tué et qui tue encore.
- À la loterie de l’héritage nucléaire que la France a laissé à mon Peuple, une loterie où les récompenses sont cette liste de maladies radio-induites, moi, Hinamoeura Cross, née en 1988, j’ai gagné la Leucémie Myéloide Chronique.
- Depuis 2010, la justice française commence à indemniser les victimes atteintes de maladies radio-induites. Mais cette indemnisation va s’arrêter, puisqu’elle impose une limite de temps. En effet, seul nos enfants nés jusqu’au 31 décembre 1998, sont considérés comme de potentiels victimes. Laissant croire que la radioactivité, la pollution, le risque de maladies transgenerationnel, a disparu, pour ceux nés à partir du 1er janvier 1999.
- Aujourd’hui, prendre des mesures fortes, pour traiter de ces conséquences humanitaires, est cruciale. Votre détermination, à vous Etat parties, assurera, à toutes les victimes du nucléaire dans le monde entier, et les générations à venir, un futur, et un espoir.