Ce 17 mai 2019, Paris, la Ville Lumière a décidé de rejoindre l’Appel des villes de ICAN. Cette démarche est un appel clair aux partisans de la bombe atomique à réfléchir aux impacts humanitaires et environnementaux d’une explosion nucléaire et à agir en conséquence.
Dans de nombreux films, après une explosion nucléaire, nous pouvons voir la tour Eiffel s’effondrer, ce qui signifie que dans la même seconde, s’évapore à jamais toutes les œuvres d’art et l’architecture remarquable qui abonde dans notre capitale française. Alors que le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) risque de disparaître (août 2019) et que la modernisation de toutes les forces nucléaires menace de plus en plus de villes dans le monde, la Maire de Paris, Mme Anne Hidalgo, a décidé de faire de Paris la première ville de France à se joindre à l’Appel des villes de ICAN pour soutenir le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.
Cet appel est une initiative internationale lancée par ICAN, pour soutenir le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) et pour affirmer le droit aux habitants des villes de vivre dans un monde libre de la menace nucléaire.
C’est de la responsabilité d’un maire de protéger sa population en lui assurant une sécurité publique, sanitaire et un environnement sain. Les armes nucléaires sont destinées à frapper, en premier, les villes et autres centres urbains. Un maire responsable ne peut donc pas ignorer cette menace, c’est son devoir d’agir. Nous remercions ainsi la maire de Paris, Mme Hidalgo, pour sa lucidité et son courage pour cette décision.
La France possède le premier arsenal nucléaire en Europe et le troisième au monde avec au moins 300 armes nucléaires, dont une centaine sont en état d’alerte permanente. En refusant de participer en 2017 aux négociations de l’ONU sur le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, la France a décidé de laisser sa population et les villes françaises en danger. En cas de détonation nucléaire, où que cela soit dans le monde, de façon volontaire, par accident ou par erreur, Paris et ses 2,2 millions de civils seront affectés. Ces conséquences (problème de santé, baisse de température, insécurité mondiale…) sont basées sur les conclusions du CICR et de l’organisation IPPNW publiées lors de la première conférence sur l’impact humanitaire des armes nucléaires (Oslo, 2013), et ont été suivies par de nouvelles données provenant de nombreuses autres recherches et études (notamment « Famine nucléaire ») qui ne peuvent être ignorées.
La décision de Paris de rejoindre d’autres capitales, comme Washington d’un État nucléaire, Canberra d’un État soutenant une politique de dissuasion ou Berne, capitale d’un État non nucléaire et de nombreuses autres villes (Baltimore, Cadix, Dortmund, Dusseldorf, Fremantle, Genève, Göttingen, Hiroshima, Los Angeles, Manchester, Marburg, Munich, Nagasaki, Oslo, Potsdam, Salt Lake City, Toronto, Trondheim, Zaragoza…) montre le sens des responsabilités et la volonté de se placer du bon côté de l’histoire.
Cette signature est le signe d’une prise de conscience croissante du danger des armes nucléaires en France. C’est aussi un message clair auprès des villes françaises afin qu’elles soutiennent cet appel et donnent à leurs habitants la garantie de vivre dans un monde sans armes nucléaires.