Les ONG PAX et ICAN lancent un nouveau rapport « Shorting our security- Financing the companies that make nuclear weapons » qui montre comment les banques et les fonds de pension, à travers le monde, financent les entreprises d’armements impliquées dans la production de systèmes d’armes nucléaires…
Ce nouveau rapport expose les 325 institutions financières (banques, institutions financières, fonds de pension) qui entre janvier 2017 et janvier 2019 sont à l’origine des 748 milliards de dollars investis par le secteur privé dans les entreprises produisant des systèmes d’armes nucléaires. Ainsi 325 institutions financières fournissent des capitaux aux 18 principales sociétés associées à la production d’armes nucléaires. Et si l’on regarde le détail, seulement 10 institutions financières américaines (Vanguard, Blackrock, State Street, Bank of America, …) ont fourni 392 milliards de dollars, soit plus de la moitié des investissements réalisés pour ces entreprises !
Pour Susi Snyder, auteur du rapport : « En essayant de réaliser un profit à court terme, ces investisseurs risquent de court-circuiter la sécurité mondiale sur le long terme. En outre, ils courent eux-mêmes le risque d’une atteinte importante à leur réputation en raison de leur implication dans l’industrie des armes nucléaires. »
Si vous voulez connaître l’implication de votre banque, rendez-vous sur le moteur de recherche de Pax (Which financial institutions are included?), par exemple avec :
- BNP, la globalité de ses investissements est de 9 967,3 millions dont vers SAFRAN (pour 784 millions) et Thalès (pour 438 millions).
- Crédit agricole, la globalité de ses investissements est de 7788,4 dont vers Airbus (pour 2 572 millions), Safran (pour 1 409 millions) et Thalès (pour 409 millions).
- Société Générale, la globalité de ses investissements est de 8 201,5 millions dont vers Safran (pour 2 282 millions), et Airbus (pour 1 363 millions).
Vous pouvez agir !
Tout le monde peut faire quelque chose contre la menace créée par les armes nucléaires.
Ce rapport montre que la prise de conscience par des banques, par des fonds de pensions et par des clients d’être potentiellement responsable du financement de la menace nucléaire devient compliqué à assumer. « Chaque fois que quelqu’un interroge sa banque sur les entreprises produisant des armes nucléaires, il devient compliqué de garder ce type d’investissement » explique Maaike Beenes, chercheuse au sein de PAX. Et la pression exercée par les clients auprès des institutions financières pour mettre fin à ces investissements fonctionne !
Ainsi, au cours de l’année 2018, cent institutions financières (comme ABP au Pays-Bas, les fonds de pension suédois AP, la banque belge KBC, …) ont cessé de financer les entreprises fabriquant des systèmes d’armes nucléaires. Ce changement s’explique notamment par l’adoption le 7 juillet 2017 – et la future entrée en vigueur – du Traité des Nations Unies sur l’interdiction des armes nucléaires (qui rendra illégales toutes les activités liées aux armes nucléaires, y compris les investissements) en plus des prises de consciences des clients et des actionnaires devant ces investissements.
Alors, vous aussi, assurez-vous que votre banque entende votre message de refus de voir votre argent être utilisé pour investir dans des armes nucléaires !