La Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN), lauréate du prix Nobel de la paix 2017, condamne fermement l’invasion russe de l’Ukraine et la menace de Poutine d’utiliser des armes nucléaires. La guerre n’est jamais acceptable et les attaques russes contre l’Ukraine, notamment en utilisant des armes nucléaires, auront des conséquences humanitaires catastrophiques pour les civils.
La communauté internationale doit être unie pour assurer la protection et le soutien des populations civiles, et pour rejeter fermement les violations du droit international réalisées par la Russie.
Si toutes les guerres sont inacceptables, ICAN informe que le récent comportement de la Russie risque de faire dégénérer le conflit en un conflit impliquant des armes nucléaires. La semaine dernière, Poutine a effectué un exercice impliquant des armes nucléaires stratégiques ; s’exerçant ainsi à lancer des missiles balistiques intercontinentaux via ses sous-marins et ses bombardiers sur des populations civiles.
Plus inquiétant encore, ce jeudi matin 24 février, Poutine a déclaré que « pour ceux qui seraient tentés d’intervenir, la Russie répondra immédiatement et vous aurez des conséquences que vous n’avez jamais eues auparavant dans votre histoire », dans une menace à peine voilée d’utiliser des armes nucléaires. Cela revient à menacer d’utiliser des armes nucléaires, comme l’interdit le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et plus généralement le droit international humanitaire. Il ressort clairement de ses paroles et de ses actes que l’utilisation d’armes nucléaires est toujours sur la table et que leur risque d’utilisation augmente.
Ce conflit porte déjà préjudice à la population civile. L’ajout de menaces de massacre de civils avec des armes nucléaires ne protège en rien la population. La seule chose que font les armes nucléaires dans cette situation est d’augmenter le risque d’une catastrophe humanitaire massive.
Nous demandons instamment à la Russie, à la Biélorussie et à tous les autres États de ne pas s’engager dans des activités militaires impliquant des armes nucléaires, telles que des exercices d’armes nucléaires et d’autres déploiements possibles d’armes nucléaires. Le référendum organisé dimanche (27 février) par la Biélorussie en vue de révoquer la promesse d’absence d’armes nucléaires sur son territoire, inscrite dans sa constitution, vient jeter de l’huile sur le feu dans une période déjà tendue.
Nous demandons instamment à la communauté internationale d’exercer une forte pression sur la Russie pour qu’elle s’engage dans le dialogue et la diplomatie, pour qu’elle se conforme à nouveau à la Charte des Nations unies, pour qu’elle respecte le droit international humanitaire et les droits de l’homme. Enfin, l’ensemble des puissances nucléaires, membres du conseil de sécurité des Nations unies doivent mettre en œuvre les traités pertinents visant à réduire les risques liés aux armes nucléaires, notamment le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.