La diplomatie française fait le choix de « bouder » – dans un contexte de guerre menée par une puissance nucléaire – la première réunion des États parties (1MSP) au Traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) qui se tiendra du 21 au 23 juin à l’Office des Nations unies à Vienne, Autriche. Ce jeudi 16 juin notre campagne va interpeller, à l’Élysée, une dernière fois le président Macron pour lui demander de respecter le choix démocratique de la communauté internationale réalisé à l’ONU et la volonté des Français.e.s.
Il n’est pas possible d’affirmer, comme le fait le président Macron, que « le multilatéralisme n’est pas seulement un acte de foi, c’est une nécessité opérationnelle » (Assemblée générale des Nations unies, 14 septembre 2021) et de conserver une posture extrême de rejet du dialogue multilatéral pour renforcer la sécurité internationale. Un rejet qui s’aligne de plus sur le choix d’autres puissances nucléaires autoritaires ou dictatorial ; dont les arsenaux nucléaires nous menacent.
Ce renoncement au dialogue à l’ONU, avec la majorité des États qui considèrent que ces armes sont une source majeure d’insécurité pour les populations et les générations futures s’accompagne d’un refus d’entendre les :
- 11 217 signatures de Françaises et de Français qui ont demandé à travers une pétition, lancée par notre Campagne, au président une participation de la France comme État observateur ;
- 62 villes (dont Paris, Lyon, Saint Étienne, Villeurbanne) représentant 4 270 504 habitants, qui soutiennent le traité en raison des conséquences humanitaires catastrophiques potentielles ;
- 56 parlementaires qui souhaitent voir la France être un État observateur à la première réunion du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires ;
- 15 partis politiques membres de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, NUPES, (via La France insoumise, Pôle écologiste, Parti communiste français et Parti socialiste) qui demande (chapitre 8 du programme) « la participation de la France comme membre observateur au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires » ; la NUPES ayant regroupé 5 836 202 voix lors du premier tour des élections législatives.
En 2022, les comprimés d’iode ont été épuisés dans les pharmacies européennes, la population et les médias se sont renseignés sur les abris antiatomiques. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, et ses menaces explicites d’utiliser des armes nucléaires, a donc suscité peur et anxiété sur le continent européen comme sur l’ensemble de la planète, et enfin les armes nucléaires devraient à nouveaux proliférer, selon le rapport du SIPRI datée du 13 juin, après des années de recul…
L’indifférence ne peut pas être la réponse du président Macron à cette insécurité !