Les armes nucléaires sont les seules armes de destruction massive à ne pas être encore prohibées par un traité international, même si elles ont la plus grande capacité de destruction. Un traité d’interdiction est attendu depuis longtemps et peut être obtenu rapidement si l’on conjugue la pression du public et la volonté politique. Une interdiction ne rendrait pas seulement leur possession et leur utilisation illégale; elle ouvrirait la voie vers l’élimination complète. Les États qui souhaitent leur élimination doivent sans attendre négocier un traité d’interdiction.
Une terrible catastrophe
Il reste des milliers d’armes nucléaires dans le monde en dépit de la fin de la guerre froide. La détonation d’une seule bombe sur une grande ville pourrait tuer plus d’un million de gens. Des dizaines ou des centaines de bombes provoqueraient une brusque rupture climatique qui affecterait durement l’agriculture en causant des famines. Quelque soit l’ampleur d’une attaque nucléaire, aucune aide humanitaire adéquate n’est possible. Interdire et éliminer les armes nucléaires est la seule attitude responsable.
Aucune capacité de réponse adéquate
Une attaque nucléaire où que ce soit dans le monde submergerait les infrastructures de santé, rendant impossible une réponse humanitaire efficace.
Les armes nucléaires détruiraient l’infrastructure sociale nécessaire pour la reconstruction après un conflit. Les systèmes de communication et les moyens de transport, les hôpitaux et les pharmacies seraient tous en ruines dans une zone de destruction complète s’étendant sur des kilomètres. Ceux qui voudraient tenter de venir en aide aux malades ou aux blessés seraient exposés à des niveaux élevés de radioactivité, et risqueraient leur propre vie. Il ne serait possible nulle part dans le monde, de fournir une réponse efficace, ce qui met en évidence la nécessité absolue de l’abolition nucléaire.
La Croix-Rouge
En accord avec la vision de son fondateur Henri Dunant, le Comité international de la Croix-Rouge s’est d’abord prononcé en faveur d’une élimination des armes nucléaires en septembre 1945, à peine quelques semaines après les bombardements de Hiroshima et Nagasaki. Il a souligné que les armes nucléaires n’épargneraient ni les hôpitaux, ni les camps de prisonniers de guerre et des civils ; « leur conséquence inévitable est l’extermination ». En 2010 le Comité a décidé que l’interdiction des armes nucléaires était une de ses priorités principales.
Les agences de l’ONU
En 1984, l’Organisation mondiale de la santé a publié une étude définitive sur les répercussions sur la santé mondiale d’une guerre nucléaire. Son rapport a conclu que les pertes en vies humaines et animales, dans l’immédiat et à plus long terme, seraient énormes, et « le sort des survivants serait physiquement et psychologiquement effroyable ». Le désarmement nucléaire est en rapport direct avec les travaux de nombreuses agences des Nations Unies, y compris ceux qui sont chargés de réfugiés, des droits de l’homme, de la sécurité alimentaire et de l’environnement.
Un détournement des ressources publiques
Alors que des millions d’humains à travers le monde souffrent de la faim, les nations détentrices de l’arme nucléaire dépensent près de 300 millions de dollars par jour pour leurs forces nucléaires.
La production, l’entretien et la modernisation des forces nucléaires détournent de vastes ressources publiques, qui pourraient être affectées à la santé, l’éducation, l’atténuation du changement climatique, l’aide aux sinistrés, l’aide au développement et autres services essentiels. Le montant des dépenses annuelles pour les armes nucléaires dans le monde entier est estimé à 105 milliards de dollars – soit 12 millions de dollars par heure.
Dépenses de développement
La Banque mondiale prévoit en 2002 qu’un investissement annuel d’à peine 40 milliards de dollars – à peu près la moitié de ce qui est actuellement dépensé pour les armes nucléaires – suffirait pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement. Les dépenses pour les armes nucléaires en 2010 a été plus de trois fois supérieures à l’aide au développement officielle fournie à l’Afrique. Le Bureau des affaires du désarmement – le principal organe des Nations Unies chargé de promouvoir un monde libéré de l’arme nucléaire – a un budget annuel de 10 millions de dollars, ce qui est inférieur au montant dépensé pour les armes nucléaires chaque heure.