« Entré en vigueur en début d’année et signé par 86 Etats, le traité sur l’interdiction des armes nucléaires se heurte à l’hostilité de l’Alliance atlantique, qui refuse d’abandonner sa politique de dissuasion. Nous estimons que c’est une atteinte à l’ONU et à ses valeurs démocratiques », tribune par Jean-Marie Collin pour ICAN France, Tuva Widskjold pour ICAN Norvège et Susi Snyder pour Pax Pays-Bas, organisation partenaire d’ICAN.
L’adoption, le 7 juillet 2017 du traité sur l’interdiction des armes nucléaires – puis son entrée en vigueur le 22 janvier – a créé un tremblement de terre au sein des Etats disposant ou soutenant la politique de dissuasion nucléaire. Cette évolution positive du droit international est rejetée par l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan), qui affirme que sa «capacité nucléaire est de préserver la paix, de prévenir les actions coercitives et de décourager toute agression» tout en proférant des menaces à peine voilées à l’encontre de ceux qui adhéreraient à ce nouveau traité des Nations unies. L’Alliance crée ainsi les conditions de la prolifération et établit un dangereux précédent.
Rappelons le contexte. L’inertie du désarmement nucléaire est une réalité. Elle est principalement le fait des Etats qui possèdent ou soutiennent une politique de dissuasion nucléaire. Facteur aggravant, leurs actions de modernisation et de renouvellement de leurs arsenaux nucléaires fragilisent le régime de non-prolifération nucléaire. Enfin, si la diminution du nombre d’armes incombe aux Etats possesseurs, ceux qui acceptent, soutiennent et bénéficient de ce système reposant sur la menace ont aussi une responsabilité.
Un jeu dangereux
Nul ne prétend que le désarmement nucléaire est une tâche facile. Mais il existe une certitude : ne rien faire ou aller à l’encontre d’avancées juridiques est un jeu dangereux. Par son attitude de rejet du traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires (Tian), l’Alliance Atlantique et ses 30 régimes démocratiques ont envoyé un signal clair aux Etats non démocratiques sur «le droit de ne pas respecter le droit international»…… La suite est à lire ici ou sur le site de Libération