En cette Journée de l’ONU, trois nouveaux États ont décidé d’agir concrètement pour renforcer la sécurité mondiale en devenant des membres du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Cette nouvelle norme juridique des Nations unies rend illégale les armes nucléaires et les 73 États membres affirment ainsi que « la dissuasion nucléaire ne fonctionne pas ». C’est d’ailleurs la principale leçon des derniers conflits et actes de guerre (entre la Russie et l’Ukraine, Israël et l’Iran) que nous pouvons observer. Nous estimons qu’il est temps pour la diplomatie française d’engager un processus de dialogue – tel que prôné par le président Macron lors de son discours à la conférence de Sant’Egidio (Paris, 22 septembre) – et de participer ainsi comme État observateur au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Les parlementaires eux doivent engager un large débat public sur la pertinence de cette politique de défense basée sur une arme de destruction massive.
Trois nouveaux pays rejoignent le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires
Le soutien mondial au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) continue de croître avec les ratifications, ce 24 septembre, de l’Indonésie, de la Sierra Leone et des Îles Salomon, ces derniers signant également le traité lors d’une cérémonie aux Nations unies à New York. Le TIAN, en vigueur depuis le 22 janvier 2021, compte désormais 73 États parties et 94 signataires. L’Indonésie devient l’État membre le plus important en termes de population (300 millions) et montre malgré les tensions très fortes sur des archipels en mer de Chine du Sud, avec la puissance nucléaire chinoise, la nécessité d’aller vers un monde sans armes nucléaires. En ces temps de risques nucléaires accrus, il est positif de savoir que des États de trois zones continentales différentes (Asie, Afrique, Pacifique) s’engagent pour l’interdiction et l’élimination des armes nucléaires.
Les essentiels sur le TIAN
- Les armes nucléaires et toutes les activités liées sont interdites (mise au point, financement, essai, menace d’utilisation), le TIAN contient aussi des obligations pour assister les victimes des essais et réhabiliter les sites ;
- La 1re réunion (2021, ONU, Vienne) a vu l’adoption d’une déclaration qui mentionne : « Nous n’aurons de cesse tant que le dernier État n’ait adhéré au Traité, que la dernière ogive n’ait été démantelée et détruite et que les armes nucléaires n’aient totalement disparu de la Terre » ;
- La 2de réunion (2023, siège ONU, New York). Les États décident de challenger le concept de la dissuasion nucléaire, car « la perpétuation et la mise en œuvre de la dissuasion nucléaire (…) non seulement, érodent et contredisent la non-prolifération, mais entravent également les progrès vers le désarmement nucléaire » ;
- La 3e réunion (3-7 mars 2025, siège ONU, New York), des parlementaires français y sont attendu.
- De nombreux États européens (Allemagne, Belgique, Danemark, Finlande, Norvège, Suisse, Suède, Pays-Bas) ont participé aux réunions sous le statut d’État observateur ; la France refusant elle de s’y présenter.
L’arsenal nucléaire de la France en bande dessinée
ICAN France publie à l’occasion de la Journée internationale de l’élimination totale des armes nucléaires – qui recommande de promouvoir l’information et de sensibiliser les publics aux dangers des armes nucléaires – sa nouvelle bande dessinée qui décrit comment fonctionne l’arsenal nucléaire de la France et la réalité de la dissuasion nucléaire dont les récents événements (Ukraine, Russie, Israël, Iran) confirment les nombreuses failles, l’inefficacité sur le plan militaire et sa dangerosité pour la protection des populations.