Suite aux frappes aériennes israéliennes sur le programme nucléaire iranien, la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), lauréate du prix Nobel de la paix condamne cette attaque comme une fuite en avant de la part du Premier ministre Netanyahu irresponsable et dangereuse qui menace de faire échouer les pourparlers en cours entre les États-Unis et l’Iran visant à limiter leurs activités nucléaires et à s’assurer qu’elles ne servent qu’à des fins pacifiques.
Israël, est le seul État du Moyen-Orient à disposer d’un arsenal de près d’une centaine d‘armes nucléaires, acquis grâce à l’aide de la France dans les années 1950-1960. Selon le dernier rapport de ICAN, Israël a dépensé plus d’un milliard de dollars pour ses forces nucléaires en 2024. Cette attaque délibérée contre l’Iran, interdite par le droit international selon la charte des Nations unies, démontre une nouvelle fois que la logique de la dissuasion ne protège pas un territoire national et invite à la guerre.
Cette guerre vient menacer directement le régime global de non-prolifération. L’Iran doit éviter d’entrer dans une escalade et réaffirmer sa volonté de respecter ses engagements au titre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), tandis qu’Israël doit sortir de sa politique d’ambiguïté en devenant transparent sur sa possession d’un arsenal nucléaire. Enfin, ils doivent mettre en œuvre et agir de bonne foi pour la création d’une zone exempte d’armes nucléaires et d’autres armes de destruction massive au Moyen-Orient, notamment aux côtés des États dotés (États-Unis, Russie, Royaume Uni, France, Chine), comme le prévoit une obligation portée au sein du TNP depuis 1995.
- Melissa Parke, directrice exécutive de ICAN : « Israël et l’Iran doivent adhérer sans délai au traité des Nations unies sur l’interdiction des armes nucléaires. Cela impliquerait qu’Israël démantèle son programme d’armes nucléaires et que l’Iran maintient son cadre actuel de garanties nucléaires sous le contrôle de l’AIEA. Ce n’est que par le biais de solutions négociées à grande échelle que nous pourrons véritablement mettre fin à la menace que représentent les armes nucléaires en acceptant leur élimination totale. » `
- Jean-Marie Collin, directeur de ICAN France : « Pour la seconde fois en quelques années, nous avons un État qui mène une guerre conventionnelle, sous le prisme de son arsenal nucléaire. Cette attitude, alors que l’on approche des 80e commémorations des destructions d’Hiroshima et de Nagasaki, vient créer une insécurité mondiale pour le régime de non-prolifération. »
- Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements et co porte-parole de ICAN France : « À l’image de l’Espagne, la France comme les autres pays occidentaux, doivent cesser d’apporter leur aide militaire et de transférer des armes au gouvernement de Benjamin Netanyahu lancé dans une escalade destructrice pouvant conduire à une guerre nucléaire et la fin de l’humanité. »