Du 16 au 22 septembre 2024, ICAN, la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires, dénonce les sommes absurdes consacrées aux armes nucléaires par les puissances nucléaires et les banques, en organisant une semaine d’action dans le monde — et notamment en France : « Pas un centime pour les armes nucléaires ».
LA DISSUASION NUCLÉAIRE NE CONNAIT PAS LA CRISE
La France dépense de plus en plus d’argent pour son arsenal nucléaire, entre les programmes de modernisation et de renouvellement de l’ensemble de ses systèmes d’armes nucléaires. Ce détournement d’argent public est est passé de 4,45 milliards € (en 2019) à 6,35 Mds € (en 2024), soit près de 25% d’augmentation. Le nouveau gouvernement devrait engager, pour 2025, près de 7 Mds € s’il respecte la loi de programmation militaire (2024-2030) ; la dissuasion nucléaire ne connaît donc pas la crise contrairement à d’autres budgets, notamment sociaux.
Notre dernier rapport sur les « Dépenses mondiales pour les armes nucléaires » (juin 2024) montre l’augmentation fulgurante des dépenses (91,4 Mds $ en 2023 contre 72,9 Mds $ pour 2019) engagées pour les armes nucléaires, ce qui se traduit par une accélération de la course aux armements et une insécurité mondiale renforcée.
Comme le souligne le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires, célébrée le 26 septembre : « Nous devons mettre fin à cette folie avant qu’il ne soit trop tard. »
LES PROFITS RADIOACTIFS DU SECTEUR FINANCIER
Selon le dernier rapport de notre Campagne « Des investissements intolérables », entre janvier 2021 et août 2023, les banques françaises – BNP Paribas, Crédit agricole, Groupe BPCE, Société générale, Crédit mutuel, Banque postale – ont investi près de 30 milliards € dans les entreprises productrices d’armes nucléaires. Remarquons que l’argent n’a pas d’odeur, car ce rapport montre également que des banques chinoises (Industrial and Commercial Bank of China et la Bank of China) réalisent des actions économiques auprès d’entreprises stratégiques (Airbus et Leonardo) pour la dissuasion française…
Ces banques ne respectent pas le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires qui interdit les opérations de financement des entreprises apportant une contribution substantielle à la production des systèmes d’armes nucléaires. Elles se rendent ainsi coupable de ne pas respecter le droit international et de violer leur engagement pris en matière de responsabilité sociétale des entreprises.
ACTIONS EN FRANCE
- À l’occasion de cette semaine « Pas un centime pour les armes nucléaires » des organisations membres de ICAN France vont se mobiliser à Besançon, Dole, Montpellier, Paris, Vénissieux, pour montrer leur opposition à ces dépenses et investissements dans des armes de destruction massive. L’agenda complet est disponible ici
- ICAN France publie également à cette occasion une bande-dessinée « Les banques et la bombe nucléaire » et une brochure « Arrêtons de financer les armes nucléaires ».