ICAN reçoit le prix Nobel de la paix !

Le 10 décembre s’est tenue la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix attribué à ICAN pour ses efforts de promotion du désarmement nucléaire et son rôle dans l’élaboration du Traité d’interdiction des armes nucléaires. Récit des membres de la délégation ICAN France.

 

 


C’est avec un sentiment d’excitation et de fierté partagée qu’a démarré cette journée. De nombreux membres de la campagne avaient fait le déplacement à Oslo pour vivre ce moment exceptionnel. La cérémonie s’est déroulée au City Hall en présence du Comité Nobel, de la famille royale, de représentants du gouvernement et parlement norvégiens, et des Etats, ainsi qu’une cinquantaine de membres d’ICAN. Une retransmission était également organisée au Centre Nobel de la paix, qui arborait des drapeaux “Ban the Bomb” pour l’occasion. La vidéo de la cérémonie est disponible ici.

Au cours d’une cérémonie forte en symbole et en émotion, la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen a délivré une allocution revenant sur le choix de l’attribution du prix de cette année à ICAN et a déclaré que “le monde ne sera jamais en sécurité tant que les armes nucléaires existeront.” À la suite de son discours, elle a remis le prix Nobel à Béatrice Fihn, directrice exécutive d’ICAN et Setsuko Thurlow, survivante du bombardement d’Hiroshima.

Avant les discours des lauréats, la voix de John Legend a retenti dans la salle lors d’une reprise de Redemption Song (Bob Marley), une chanson qui prône la liberté et le changement.

Béatrice Fihn a invité les Etats à adhérer au Traité d’interdiction des armes nucléaire dans un discours inspirant devant une assemblée très émue. Elle a appelé à faire le choix entre “la fin des armes nucléaires, ou notre fin”. Elle a expliqué qu’il n’est pas naïf de croire à la fin des armes nucléaires : “il n’est pas irrationnel de penser que les pays possédant l’arme nucléaire peuvent désarmer. Il n’est pas idéaliste de croire en la vie plutôt que la mort, c’est une nécessité. Chacun d’entre nous fait face à ce choix.”

Elle a ensuite interpellé les neuf Etats qui possèdent des armes nucléaires :

Que les Etats-Unis choisissent la liberté plutôt que la peur. Que la Russie choisisse le désarmement plutôt que la destruction. Que le Royaume-Uni choisisse l’état de droit plutôt que l’oppression. Que la France choisisse les droits de l’Homme plutôt que la terreur. Que la Chine choisisse la raison plutôt que l’irrationalité. Que l’Inde choisisse le discernement plutôt que l’absurdité. Que le Pakistan choisisse la logique plutôt que l’apocalypse. Qu’Israël choisisse le bon sens plutôt que l’anéantissement. Que la Corée du Nord choisisse la sagesse plutôt que la ruine.

Enfin, Setsuko Thurlow a offert un témoignage poignant sur les horreurs du bombardement atomique d’Hiroshima rappelant que “les armes nucléaires et l’humanité ne peuvent pas coexister” et la nécessité de continuer à promouvoir la vision d’un monde sans armes nucléaires.

La journée s’est poursuivie avec la projection du film “The Bomb” présenté par Eric Schlosser et qui plonge les spectateurs dans une expérience sensorielle mêlant l’image au son et provoquant une immersion totale dans l’histoire et le développement des armes nucléaires.

Les flambeaux des participants ont ensuite illuminé les rues d’Oslo, diffusant chaleureusement l’espoir et la lumière que Setsuko avait mentionné quelques heures auparavant en conclusion de son discours. Accompagnés par un orchestre de tambourins, nous avons marché dans la nuit glaciale norvégienne avant d’entonner en choeur, “Yes I can” en hommage aux dix années de travail de l’ensemble des membres de la campagne.

Cette journée riche en émotions s’est conclue par une moment de célébration avec les campaigners d’ICAN présents à Oslo. Les voix des membres d’ICAN ont chanté à l’unisson “we are the world”, comme un hymne à l’humanité et à l’avenir d’un monde sans armes nucléaires.

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