Pour le début d’une nouvelle sécurité !

Nous vivons une période bien étrange ou chacun se doit de prendre soin de l’autre en restant chez lui. Un geste simple au regard des situations catastrophiques, accrues par la pandémie, que bien des personnes vivent à travers le monde (Syrie, réfugiés traversant la Méditerranée, Yémen, Palestine…) ou que nous pourrions vivre en cas de catastrophe nucléaire militaire…

La base de la campagne ICAN repose sur les conséquences humanitaires catastrophiques des armes nucléaires. Il a été démontré lors de conférences à l’ONU et intergouvernementales que toute détonation nucléaire (volontaire ou accidentelle) engendrerait une catastrophe qui dépasserait non seulement les frontières de l’État ou cela se serait produit, mais aussi que nul État ou organisation n’aurait les moyens d’intervenir pour aider les populations en danger.

La grave catastrophe sanitaire, humaine et économique qui touche chacun d’entre nous aujourd’hui, n’est rien à comparer d’une catastrophe nucléaire militaire.

 

Et pourtant toutes les puissances nucléaires, malgré la réalité de ce danger permanent de détonation, ne cessent de moderniser et de renouveler leurs arsenaux nucléaires.

La France en 2020 va dépenser la somme de 4,7 milliards d’euros pour (entre autres*) armer des sous-marins et des bombardiers avec des armes nucléaires. L’indécence de cette dépense face aux besoins sanitaires qui manquent pour gagner une « guerre » contre un virus est absurde.

Les dépenses liées à la politique de dissuasion nucléaire n’ont cessé d’augmenter de manière substantielle depuis 2003. La Loi de programmation militaire (LPM) de 2019-2025, va percevoir pour la fabrication et l’entretien des armes nucléaires 20 milliards d’euros de plus que lors de la LPM de 2003-2008 ; soit une augmentation de 60 %. 

 

 

Ainsi, chaque année, une augmentation de plus ou moins un demi-milliard d’euro est prévue, ce qui permettra d’arriver à une dépense annuelle de 6 milliards vers 2023 ; celle-ci continuant sur un ou deux autres cycles de Loi de programmation militaire :                       

  • 2019, 4,45 Mds €                 2020, +/- 4,7 Md €
  • 2021,  +/- 5,1 Mds  €           2022, +/- 5,4 Mds €  
  • 2023, 5,9 Mds €                2024, 6 Mds €
  • 2025, 6 Mds €

Ces montants ne représentent qu’une partie des sommes consacrées à la bombe, car d’autres dépenses sont incluses dans le budget de fonctionnement des Armées. Ou dans des budgets « civils » comme, par exemple, le coût des déchets nucléaires militaires que nous léguons aux générations futures…

Aujourd’hui la priorité est à la victoire sanitaire. Mais il est évident que les parlementaires, représentants des citoyens, devront agir en :

  • réévaluant les véritables dépenses à réaliser pour la sécurité et le bien-être de la nation ;
  • changeant de politique de défense pour se tourner vers une politique de « sécurité humaine » ;
  • engageant un processus de signature/ratification du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires , dont l’ADN contient justement ce concept de « sécurité humaine ».

Après tout, le Président Macron, le 16 mars 2020, n’a t-il pas déclaré : « Beaucoup de certitudes, de convictions seront balayées, seront remises en cause. Beaucoup de choses que nous pensions impossibles adviennent. Ne nous laissons pas impressionner, agissons avec force, mais retenons cela, le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour aux jours d’avant. Nous serons plus forts moralement. Nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes conséquences, toutes les conséquences. » 

 

Notre campagne ICAN France, prend ainsi encore plus de sens.

 

 

* Tous ces crédits sont alloués à la modernisation et au renouvellement des différents systèmes d’armes : SNLE- NG/SNLE-NG3, missile balistique M51, M51.1, M51.2, M51.3, M51.4, ogive TNA, TNO, ASMP/ASMP-A/ASN4G, système de transmissions.

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