En réaction au tir de missile M51, par le SNLE-NG Le Téméraire, ce 12 Juin 2020
Patrice Bouveret – directeur de l’Observatoire des armements, co-porte-parole de ICAN France
- « L’absence volontaire d’actions concrètes de la France en faveur du désarment nucléaire est dangereuse car elle est une incitation à la prolifération. Il est urgent que la France s’ancre dans la nouvelle réalité du monde en respectant la démocratie, et s’engage au côté de la majorité des États de la communauté internationale qui soutient le Traité d’interdiction des armes nucléaires. »
- « Cet exercice nucléaire est contraire à l’esprit du traité de non-prolifération nucléaire qui prévoit que les États dotés de l’arme atomique doivent, de bonne foi, tendre vers la suppression de toutes les armes nucléaires de la planète. »
- « Croire que la politique de dissuasion nucléaire nous mettrait à l’abri de menaces étatiques repose sur des mythes et ne tient absolument pas compte de la réalité des angles morts qui existent et des risques d’utilisation par erreur ou par accident. »
Jean-Marie Collin – expert sur le désarmement nucléaire et co-porte-parole de ICAN France
- « En réalisant ce test, la France montre ses muscles sur sa capacité de créer des conséquences humanitaires et environnementales catastrophiques. Ce test est une nouvelle fois la démonstration que la politique de dissuasion se traduit par une acceptation de renoncer à l’ensemble des règles de droit international, dont le droit international humanitaire. »
- « Le coût de développement des forces de dissuasion ne cesse de progresser au détriment d’une véritable sécurité humaine. En 2020 c’est 8 999 € par minute dépensée par l’ensemble des contribuables Français, en 2025 ce sera 11 415 € ! »
- « Il est urgent que la commission des Affaires étrangères mette en place la délégation permanente à la dissuasion nucléaire, à la non-prolifération, à la maîtrise de l’armement et au désarmement adoptée en juillet 2018. Ce format permettrait d’engager une plus grande transparence sur ce domaine qui reste bien opaque. Les parlementaires qui ont multiplié les tribunes pour « changer de monde » doivent agir au plus vite. Sinon, nous allons rester dans ce « monde d’avant » ; toujours sous la menace des armes nucléaires ».