Les 6 et 9 août 2020 nous commémorons le 75e anniversaire des bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki et l’entrée de l’Humanité dans l’ère de la menace nucléaire permanente. Ce temps du souvenir est aussi celui du compte à rebours pour l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction sur les armes nucléaires (TIAN). Il manque seulement 10 ratifications pour rendre les armes nucléaires illégales au regard du droit international. La France, malgré sa volonté de s’écarter de ce droit, va se trouver dans une posture juridique très compliquée, tout comme ses institutions financières…
Nous regrettons que les parlementaires si préoccupés par le « Jour d’après » refusent d’ouvrir un débat public et équilibré sur ce sujet et acceptent pour 2020 de consacrer près de 9 000 euros par minute de fonds public pour une arme de destruction massive. À l’heure où il existe une prise de conscience de la nécessité de protéger notre environnement, où le Président s’interroge sur le crime d’écocide… alors qu’il pourrait lui-même en être l’auteur, notre campagne ICAN France réclame avec urgence que les élu.e.s de la République fassent preuve de logique et de lucidité et agissent en faveur de l’interdiction et de l’élimination des armes nucléaires.
REACTIONS :
Jean-Marie Collin – expert sur le désarmement nucléaire et co-porte-parole de ICAN France
- « Ces commémorations devraient être un électrochoc pour les parlementaires qui sont responsables des budgets. Comment peuvent-ils justifier, dans ce fameux « jour d’après » dont ils ont tous appelé de leur vœu, de conserver une politique qui est à l’opposé de la protection de l’environnement et qui ne répond en rien aux valeurs des droits de l’homme et du droit international humanitaire normalement défendues par la France ? Comment peuvent-ils accepter que de l’argent public soit consacré à une arme de destruction massive qui constitue la centralité de la politique de défense de la France ?
Patrice Bouveret – directeur de l’Observatoire des armements, co-porte-parole de ICAN France
- « Il est choquant d’entendre le président Macron renvoyer les appels au désarmement nucléaire au rang de « débat éthique » qui « manque de réalisme dans le contexte stratégique » et de suggérer que la dissuasion nucléaire de la France devrait s’européaniser, dans l’année des 75e commémorations des drames de Hiroshima et de Nagasaki, alors que ces armes nucléaires créent une insécurité permanente sur la planète à l’encontre des valeurs de paix et de stabilité qui sont aux fondements de l’Union européenne. »