Conférence de Vienne, 44 États s’engagent pour un traité d’interdiction des armes nucléaires

(Vienne) Après que 44 pays aient appelé à une interdiction des armes nucléaires lors de la Conférence à Vienne sur les conséquences humanitaires des armes nucléaires des 8 et 9 décembre 2014, l’Autriche a formulé l’engagement, dans lequel elle s’engage à oeuvrer pour « combler le vide juridique pour l’interdiction et l’élimination des armes nucléaires » et « à coopérer avec toutes les parties prenantes pour atteindre cet objectif ».

« Tous les États qui sont déterminés à faire avancer le désarmement nucléaire doivent souscrire au serment de l’Autriche pour un traité d’interdiction des armes nucléaires » a déclaré Beatrice Fihn, directrice générale de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN). « L’année prochaine, le 70ème anniversaire des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, constitue une occasion particulièrement appropriée pour engager des négociations sur un traité interdisant les armes nucléaires », a ajouté Beatrice Fihn.

Ces annonces ont été faites lors de la conférence internationale qui s’est tenue pendant deux jours à Vienne pour examiner les conséquences de l’utilisation des armes nucléaires, qu’elle soit intentionnelle ou accidentelle.

Les survivants des bombardements nucléaires au Japon et des essais nucléaires en Australie, au Kazakhstan, aux îles Marshall, aux États-Unis et au Kazakhstan, ont livré des témoignages puissants sur les effets horribles des armes nucléaires. Leur témoignage a complété d’autres interventions présentant de nouvelles recherches.

« Les conséquences de l’utilisation d’armes nucléaires seraient dévastatrices, de longue durée, et parfaitement inacceptables. Les gouvernements ne peuvent tout simplement pas écouter ces témoignages sans agir », a déclaré Akira Kawasaki, de l’ONG japonaise Peaceboat. « La seule solution est d’interdire et d’éliminer les armes nucléaires et nous devons commencer dès maintenant », a-t-il ajouté.

Pendant des décennies, les discussions sur les armes nucléaires ont été dominées par les quelques États dotés d’armes nucléaires — les États qui continuent de stocker et de développer plus de 16 000 ogives nucléaires. L’initiative humanitaire sur les armes nucléaires a provoqué un changement fondamental dans ce débat, et les États non nucléaires ouvrent maintenant la voie à un nouveau débat fondé sur les effets réels de ces armes.

Contrairement aux autres armes de destruction massive — chimiques et biologiques — les armes nucléaires ne sont pas encore interdites par un traité international. Les débats de Vienne montrent que la communauté internationale est déterminée à résoudre ce problème.
Dans une déclaration à la conférence, le pape François a appelé à ce que les armes nucléaires soient « interdites une fois pour toutes ». Le Mexique, hôte de la conférence précédente sur l’impact humanitaire des armes nucléaires, a appelé à l’ouverture d’un processus diplomatique. L’Afrique du Sud a déclaré qu’elle envisageait de jouer un rôle dans les futures réunions.

« Tout participant à la conférence de Vienne peut témoigner que quelque chose de nouveau se passe concernant les armes nucléaires. Après trois conférences sur leur impact humanitaire, ignorer ces preuves n’est plus crédible. ICAN est déterminé à parvenir à un traité d’interdiction et tous les États déclaré Thomas Nash de l’ONG britannique Article 36.

158 États ont participé à la Conférence de Vienne sur l’impact humanitaire des armes nucléaires qui est la troisième d’une série de réunions connues sous le nom d’« Initiative humanitaire sur les armes nucléaires. » Les précédentes conférences ont eu lieu en Norvège en 2013 et au Mexique en février de cette année.

La délégation d’ICAN France a rencontré de nombreuses délégations diplomatiques, pour expliquer le déni de la France devant ce cycle de conférences, montrer les incohérences de son approche « pas-à-pas » et obtenir de nombreux encouragements pour poursuivre le travail de mobilisation publique en France.

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NB. États qui ont exprimé leur appui pour un traité d’interdiction lors de la Conférence de Vienne comprennent: l’Autriche, le Bangladesh, le Brésil, le Burundi, le Tchad, la Colombie, Congo, Costa Rica, Cuba, Équateur, Égypte, El Salvador, Ghana, Guatemala, Guinée Bissau, Saint-Siège, Indonésie, Jamaïque, Jordanie, Kenya, Libye, Malaisie, Malawi, Mali, Mexique, Mongolie, Nicaragua, Philippines, Qatar, Saint-Vincent-et-les Grenadines, Samoa, Sénégal, Afrique du Sud, Suisse, Thaïlande, Timor Leste, Togo, Trinité-et-Tobago, Uruguay, Venezuela, Yémen, Zambie et Zimbabwe.

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