Mme Christella Motandi, experte en droit public international de l’Université de Kinshasa et participante de la ICAN Académie Francophone (octobre 2018) a plaidé au cours d’un entretien avec l’Agence de presse congolaise, pour la ratification par la République Démocratique du Congo du traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN).
ICAN France a décidé de retranscrire ci-dessous son interview publié par l’ACP et l’ensemble de sa tribune est a retrouver ici
« Le processus du désarmement nucléaire demande des actions émanant de tous les Etats », a indiqué Mme Motandi soulignant par ailleurs que cette question concerne les pays dotés d’armes nucléaires mais aussi ceux dépourvus de cette arme à destruction massive.
Elle a appuyé l’article VI du traité de non-prolifération selon lequel chacune des parties au traité s’engage à poursuivre de bonne foi des négociations sur un traité de désarmement général et complet sous un contrôle international strict et efficace.
« La RDC est directement concernée par ce problème mondial du fait que l’uranium qui a servi à la fabrication des deux bombes nucléaires, notamment Fat man et Little boy, larguées sur le Japon, provenait de ses terres » a-t-elle soutenu, ajoutant qu’il fait aussi partie des Etats engagés pour un monde sans arme nucléaire.
Elle a précisé que l’Etat congolais a une position diplomatique forte et courageuse, notamment par la ratification du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) entant qu’Etat non détenteur d’arme nucléaire, et du Traité de Pelindaba érigeant l’Afrique en une zone exempte d’armes nucléaires, ainsi que par sa signature du Traité d’interdiction d’armes nucléaires (TIAN).
Les effets des armes nucléaires
Mme Christella Motandi, a souligné que les armes nucléaires actuelles ont une puissance dévastatrice élevée, et qu’elles sont dix à cent fois plus puissantes que les bombes larguées sur Hiroshima et Nagasaki au Japon. « Le nombre total d’ogives nucléaires sur la planète suffit largement pour conduire à la disparition des villes et des populations entières », a-t-elle dit.
Elle a appelé aux populations à prendre conscience du danger que peuvent produire les armes nucléaires, expliquant que lorsqu’une bombe nucléaire explose dans un pays, ses conséquences climatiques peuvent affecter d’autres pays. « C’est un mythe de croire que nous échapperons à cette catastrophe mondiale », a-t-elle insisté.
Rappelant que le Traité sur l’interdiction d’armes nucléaires (TIAN) a été voté le 07 juillet 2017, par 122 Etats membres de l’ONU et interdit la fabrication, le transfert, l’emploi et la menace d’emploi des armes nucléaires suite aux conséquences humanitaires catastrophiques qu’elles entraineraient.
Ce Traité historique sur l’interdiction d’armes nucléaires entrera en vigueur à la date du dépôt du 50ème instrument de ratification, a-t-elle fait savoir, ajoutant qu’à ce jour, seuls 21 Etats l’ont déjà ratifié.
La Campagne de désarmement nucléaire
Mme Motandi qui est revenue sur la vaste campagne internationale lancée par la Croix rouge pour abolir les armes nucléaires, qui a porté comme thème : « Décidons de l’avenir des armes nucléaires avant qu’elles ne décident du notre », a trouvé son importance pour la protection de la planète.
Elle en a profité pour lancer un appel à la jeunesse en vue de soutenir cette campagne internationale en République démocratique du Congo, qui est aujourd’hui, un modèle pour l’Afrique en termes de démocratie.