L’Union européenne, et plus largement les Etats du continent européen ont une approche très variée concernant le sujet du désarmement nucléaire. Des Etats possèdent des armes nucléaires (France, Royaume-Uni), d’autres (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas, Turquie) en sont de simples dépositaires, une majorité (membres de l’OTAN) soutient une politique de dissuasion, certains (Pologne, Etats Balte) seraient même prêt à accueillir des armes nucléaires et enfin une catégorie d’Etats (Autriche, Irlande, Suède, Suisse) est hostile ou s’interroge sur la conduite à tenir sur ce sujet.
Dans le domaine du désarmement conventionnel l’unité est plus forte, tous ayant adhéré aux différentes normes internationales. La récente fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (qui visait à éliminer des missiles emportant aussi bien des charges nucléaires ou conventionnelles) a montré une nécessité de renforcer une voie européenne du désarmement (face à la Russie, la Chine, les Etats-Unis). Mais cette voie commune peut-elle exister au niveau du désarmement conventionnel et nucléaire ? Ou c’est l’unité face aux enjeux de désarmement classique qui peut permettre d’entrainer (une sorte d’étapes par étapes) une position plus forte et commune sur l’interdiction et l’élimination des armes nucléaires ?
ICAN France, avec le soutient de la Heinrich Boell Stiftung Paris, vous invite à entendre des chercheurs et parlementaires sur ces réflexions ce mercredi 9 décembre (10H-12H) puis à débattre avec eux.
Inscription : https://zoom.us/webinar/register/WN_dkTCQ7d7SDaK2vBwghTtcw
Présidente : Madeleine de Saulce, coordinatrice à la Heinrich Boell Stiftung Paris des programmes Démocratie et Union européenne & Politique étrangère et de sécurité
Intervenants :
Aude-Emmanuelle Fleurant, est chercheure associée au GRIP. Elle a auparavant été directrice du programme Armement et dépenses militaires du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI). À ce titre, elle et son équipe supervisaient et maintenaient trois bases de données : les dépenses militaires, les transferts d’armes et de l’industrie de défense. Aude-E. Fleurant conduit depuis plus 25 ans des projets de recherche sur les questions liées à l’économie politique de la défense. Elle fournit des analyses empiriques sur les tendances qui traversent les marchés de la défense et identifient leurs impacts potentiels sur la transparence, l’imputabilité et les conflits. Elle a aussi été directrice du programme Armements et économie de défense à l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire (IRSEM, Paris) et directrice du bureau d’intelligence des marchés au Technopole défense et sécurité (TDS, Valcartier, Canada).
- Elle dressera un tableau de la situation mondiale des ventes d’armes, avec une perspective sur l’impact de la crise du covid 19 sur cette économie, pour engager une réflexion sur une possible interaction (ou non) entre baisse des ventes d’armes et désarmement conventionnel. Une réflexion en lien avec sa dernière publication : “La crise de la Covid19 pourrait conduire à revoir la place du militaire dans les priorités budgétaires”
Oliver Meier est chercheur à Institute for Peace Research and Security Policy de Hambourg (IFSH). Auparavant, il était chef adjoint de la division de la sécurité internationale de l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité (SWP). Il est titulaire d’un doctorat en sciences politiques de l’Université libre de Berlin et son expertise porte sur le contrôle des armes nucléaires, chimiques et biologiques, le désarmement et la non-prolifération multilatérale, le programme nucléaire iranien et la sécurité européenne. Meier a été correspondant international et représentant de l’Association pour le contrôle des armements et chercheur principal à l’Institut de recherche sur la paix et la politique de sécurité, avant de faire partie du personnel d’Uta Zapf, puis membre de la commission des relations étrangères du Bundestag et présidente de la sous-commission du désarmement, du contrôle des armements et de la non-prolifération. Avant de travailler au Bundestag, il a été chercheur au Centre pour le contrôle des armes et la sécurité internationale de l’université de Stanford.
- Pour parvenir à un processus de désarmement, encore faut-il que les acteurs présents – ici les Etats membres de l’Union européenne – perçoivent non seulement sa pleine utilité (le désarmement devant être vue comme quelques chose de positif, car il entraîne la sécurité et non une « faiblesse ») mais se donnent aussi les moyens d’influer de manière coordonnée sur cette crise du contrôle multilatérale des armements que nous vivons. Il semble que l’UE soit en passe de réussir cette prise de conscience, de sa capacité a être « un seul acteur » à l’image de la Russie, de la Chine ou de sEtats-Unis – selon la dernière analyse de Oliver Meier « Yes, we can? Europe responds to the crisis of multilateral arms control –
Fredéric Petit, a été élu en 2017 député des Français de l’étranger (Allemagne, Europe centrale, les Balkans) à l’Assemblée nationale. Il fait partie du groupe MoDem et de la majorité présidentielle. Il est également médiateur et conseiller du commerce extérieur de la France. Le développement et la paix dans le monde par l’Europe et par l’enseignement et l’éducation font partie de ses priorités de mandat. Il a passé 11 ans comme directeur d’un projet social pour jeunes dans un quartier en difficulté en Lorraine. Ensuite, ingénieur de formation, il occupe successivement plusieurs postes de direction dans des entreprises énergétiques. Il a vécu au Cameroun, dans de nombreux pays d’Europe de l’est et en Egypte.
- À travers son intervention, Mr Petit exposera le rôle de cette nouvelle assemblée parlementaire franco-allemande portant sur les sujets de politiques étrangères et de défense, et plus spécifiquement sur les réflexions mises en œuvre pour disposer d’une position commune liée aux enjeux de contrôle des armements et donc in fine pour une plus grande sécurité européenne.
Modérateur: Jean-Marie Collin est un expert sur les questions de désarmement et de sécurité internationale. Il dispose d’une expertise plus particulière dans les domaines de la dissuasion nucléaire, du désarmement, de la maîtrise des armements et de la non-prolifération nucléaire. Il est co porte-parole de ICAN France, où il réalise un travail de plaidoyer sur les scènes parlementaire et diplomatique et différents types de programmes qui visent à sensibiliser la jeunesse francophone.
Ce webinaire bénéficiera d’une traduction simultanée en anglais et en Français.
Cette action est réalisée avec le soutien de la Heinrich Boell Stiftung Paris. Un second webinaire devrait être réalisé au cours du premier trimestre 2021 pour poursuivre la réflexion sur le désarmement et plus spécifiquement sur le sujet d’une dynamique franco-allemande de politique commune de désarmement nucléaire.
Pour retrouver une synthèse de ce webinaire à travers deux publications :
- Laura Leveque, « Comment créer une dynamique commune franco-allemande sur une politique de désarmement nucléaire ?« , Heinrich Boll Stiftung france, avril 2021
- Lettre d’information parlementaire sur le désarmement et la non-prolifération nucléaire, avril 2021