LETTRE PARLEMENTAIRE – 2024
N°2 – OCTOBRE
ÉDITO : Sept ans après avoir accordé le prix Nobel de la paix à la campagne ICAN, le Comité Nobel de Norvège récidive avec l’édition 2024 décernée à la confédération japonaise des organisations de survivants des bombardements les 6 et 9 août 1945 des villes de Hiroshima et de Nagasaki, Nihon Hidankyo, pour ses actions « en faveur d’un monde sans armes nucléaires et pour avoir démontré par des témoignages que les armes nucléaires ne doivent plus jamais être utilisées ». Leurs actions et leurs témoignages ont joué un rôle crucial dans l’adoption à l’ONU le 7 juillet 2017 du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, entré en vigueur le 22 janvier 2021. Un signal fort. Alors que tous les regards sont tournés vers les guerres qui se déroulent au Moyen-Orient et en Ukraine, ce prix Nobel de la paix vient rappeler qu’il ne faut pas jouer avec la menace nucléaire, que ce soit en Europe par Vladimir Poutine ou au Moyen- Orient où Israël possède la bombe face à l’Iran qui cherche à l’acquérir. Un signal également contre les programmes de modernisation et de renouvellement développés par les neuf puissances nucléaires. Télécharger la Lettre parlementaire n°2.2024.
Sommaire :
- Actualité du TIAN et de la non-prolifération nucléaire
- Analyse : Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires
- Tribune : Le seul avenir de la dissuasion nucléaire est son échec
- La dissuasion en bref
- Société civile en action
- Ressource : BD, l’arsenal nucléaire de la France
- Proposition d’initiatives : Ouverture d’un cycle sur la dissuasion nucléaire et audition sur les traités de désarmement et de non-prolifération nucléaire
N°1 – AVRIL
ÉDITO : C’est un fait désormais incontestable : les essais nucléaires réalisés par la France — 193 en Polynésie et 17 au Sahara algérien — ont provoqué des dommages, d’une part, sanitaires pour les populations et le personnel et, d’autre part, pour l’environnement. La loi dite Morin, en vigueur depuis le 5 janvier 2010, devait permettre d’indemniser les victimes. Mais, malgré déjà plusieurs modifications, nous sommes encore loin du compte. De nombreuses victimes sont déboutées de leurs droits ou hors champ d’application de la loi. C’est pourquoi nous saluons l’initiative de la députée Mereana Reid Arbelot et ses collègues du groupe GDR-Nupes, d’avoir déposé le 12 mars une résolution (n° 2336) pour la création d’une commission d’enquête. Une première étape vient d’être franchie : elle a été déclarée recevable par la Commission de la défense nationale. Reste à la conférence des présidents de l’Assemblée nationale d’en acter la mise en place. Une fois créée, la commission aura la charge « d’étudier et d’évaluer la politique française d’expérimentation nucléaire, l’ensemble des conséquences de l’installation et des opérations du Centre d’expérimentation du Pacifique en Polynésie française, la reconnaissance et l’indemnisation des victimes, ainsi que la reconnaissance des dommages environnementaux et leur réparation ». Un mandat à la fois très large et en même temps restrictif. Elle dispose de 6 mois seulement pour formuler ses recommandations. De plus, voulant traiter en même temps les conséquences sanitaires et environnementales, de fait cela exclut le Sahara du processus, ce qui pose la question de l’égalité des victimes devant la loi. Télécharger la Lettre parlementaire n°1.2024
Sommaire :
- Actualité du TIAN et de la non-prolifération nucléaire
- Réflexion : Et si on construisait des ponts au lieu de fragiliser les instruments de non-prolifération ?
- Tribune : Les réalistes ne sont pas ceux qui veulent partager la dissuasion française !
- Proposition d’initiative : Participer à la Conférence : « Nuke Expo : Armes nucléaires, risques et impacts humanitaires »
LETTRE PARLEMENTAIRE – 2023
N°1 – DÉCEMBRE spécial « Nations unies : seconde réunion des États parties au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires »
ÉDITO : Un traité international n’a de sens et d’intérêt que s’il permet de faire bouger les lignes. C’est le principal reproche que la France et les puissances nucléaires font au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Or, c’est faire fi de l’ensemble de décisions prises lors de la Seconde réunion des États parties au TIAN présentées dans ce numéro spécial.
La décision sans doute la plus emblématique de la volonté des États parties que le TIAN produise des effets mesurables, est celle de la création d’un « fonds international d’affectation spéciale des Nations unies pour l’assistance aux victimes et l’assainissement de l’environnement dans les zones contaminées par les radiations résultant de l’utilisation ou des essais d’armes nucléaires ». Ce fonds vient concrétiser l’article 6 et 7 du traité. Des questions sont encore à régler, mais devraient trouver des solutions quelques années seulement après l’entrée en vigueur du TIAN.
Un exemple d’avancée dont la France devrait en prendre de la graine, elle qui, quasi 40 ans après l’arrêt des essais nucléaires, n’a pas encore pris véritablement en charge les victimes ni réhabilité pleinement l’environnement affecté par les explosions tant en Polynésie qu’au Sahara. Télécharger la Lettre parlementaire n°1.2023
Sommaire :
- Actualité du TIAN et de la non-prolifération nucléaire
- Les parlementaires à la Seconde réunion des États parties ;
- Repères : Participants à la seconde réunion des États parties au TIAN ;
- Tribune : 69 parlementaires français demandent la fin de « l’embourbement diplomatique » de la France ;
- Proposition d’initiative : Agir en perspective de 2025.
LETTRE PARLEMENTAIRE – 2022
N°3 – DÉCEMBRE
Dans une volonté d’interpellation et d’ouverture du débat, Jean-Paul LECOQ, député de Seine-Maritime, Pierre LAURENT, sénateur de Paris et Mounir SATOURI, député européen — ont lancé une initiative inédite dans un État doté d’armes nucléaires : créer un cercle parlementaire pour engager des travaux de réflexion sur le nucléaire militaire et notamment sur le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires. La première réunion de ce cercle s’est déroulée à l’Assemblée nationale le 26 octobre 2022. « Nous regrettons une nouvelle fois de voir que le Président de la République nous impose ainsi sa méthode, dans laquelle le rôle des parlementaires serait simplement de valider des lignes de crédits. Nous pensons nécessaire de débattre librement de tout, de façon démocratique et sans pression excessive de temps, pour assurer aux populations françaises et européennes actuelles et futures une véritable sécurité. Notre sécurité mérite mieux que de s’appuyer sur des affirmations gravées dans le marbre de la guerre froide. Nous pensons qu’il est urgent de reprendre l’initiative sur le désarmement nucléaire multilatéral et d’ouvrir le débat parle- mentaire sur la dissuasion nucléaire. » « Ce groupe, qui est ouvert à tous les parlmentaires, permettra dans la législature qui s’ouvre d’engager librement de nouvelles réflexions, de poursuivre les échanges avec la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN), des chercheurs universitaires, des centres de recherche et les acteurs de la dissuasion. La France doit agir en responsabilité face à ces armes de destruction massive, et nous, parlementaires, avons la responsabilité de nous en assurer. » Télécharger la Lettre parlementaire n°3.2022
Sommaire :
- Actualité du TIAN et de la non-prolifération nucléaire
- Veille Franco-allemande : Système de combat
- Analyse : Désarmement : les réseaux parlementaires se mobilisent
- Propositions d’initiatives :
- « Auditionner des acteurs non-gouvernementaux »
- Question écrite « commission histoire France – Algérie »
L’Observatoire des armements et ICAN France (Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires) s’associent avec la section française des Parlementaires pour la non-prolifération et le désarmement nucléaire (PNND France) pour réaliser la Lettre d’information parlementaire. Celle-ci verra sa parution augmentée à 5 numéros par an afin d’informer l’ensemble des parlementaires français (député·e·s, sénateur·trice·s et député·e·s européens) sur les avancées du désarmement.
N°2 – SEPTEMBRE
EDITO : Les victimes des essais nucléaires réalisés par la France en Algérie ont-elles été sacrifiées sur l’autel de l’achat de gaz et du risque terroriste ? La question se pose à l’issue du voyage d’Emmanuel Macron en Algérie du 25 au 27 août à l’invitation du président Tebboune. Qualifiés il y a peu de temps encore par le pouvoir algérien de « crimes contre l’humanité », les essais nucléaires sont à peine cités dans la « Déclaration d’Alger pour un Partenariat renouvelé entre la France et l’Algérie » adoptée à l’issue du voyage. Uniquement comme un problème d’histoire et de mémoire au milieu de pleins d’autres, alors qu’il s’agit bel et bien d’une question tou- jours d’actualité tant sur le plan sanitaire qu’environnemental. Cette question n’a fait l’objet d’aucune déclaration spécifique de la part du président Macron, alors que lors de son déplacement en Polynésie il y a un an, il avait reconnu une dette de la Nation envers les Polynésiens et formulé des propositions notamment pour mieux indemniser les vic- times et prendre en charge la dépollution des sites. Les conséquences des essais au Sahara ne sont pourtant pas différentes de ceux réalisés en Polynésie. Comment faut-il interpréter ce deux poids, deux mesures vis-à-vis des populations ? Le moment ne serait-il pas venu pour vous parlementaires, de s’emparer à nouveau du sujet et, par exemple, d’organiser des ren- contres avec vos collègues algériens ? Afin que Justice et Vérité advienne pour les victimes des essais français en Algérie comme cela commence à être le cas en Polynésie. Lettre parlementaire 2.2022
Sommaire :
- Actualité du TIAN et de la non-prolifération nucléaire
- Veille Franco-allemande : Sortir de la polarisation
- Analyse : « Échec du TNP », revue de presse
- Tribune, « Armement nucléaire : La Russie n’est pas seule responsable de l’échec de la conférence du TNP »
- Proposition d’initiative : Loi de programmation militaire
N°1 – JUILLET
EDITO : Lors de son discours aux armées du 13 juillet, le président Macron a annoncé la mise en chantier à l’automne d’une nouvelle Loi de programmation militaire pour une adoption en 2023 et donc une entrée en vigueur en 2024. Soit un an avant l’échéance de la précédente LPM. Une annonce en trompe-l’œil. Car normalement il était prévu en 2021 une réactualisation de la LPM qui n’a pas eu lieu ! En effet, seules les cinq premières annuités (2019 à 2023) avaient été votées et une incertitude programmatique pèse sur 97 milliards d’euros (2024 et 2025). Seule la Revue stratégique a été actualisée en 2021, mais sans que cela fasse l’objet d’un véritable débat démocratique. Comme le souligne un rapport de la Cour des comptes paru en mai, le nouveau contexte lié à la guerre menée par la Russie contre l’Ukraine « pourrait présenter pour les armées françaises des “marges de manœuvre” » plus favorable. C’est-à-dire permettre une acceptabilité de la poursuite de l’augmentation des dépenses militaires dans un contexte de dégradation des finances publiques et de pression sociale sur le pouvoir d’achat. Toutefois, la solution ne peut pas se limiter à augmenter les dépenses militaires, ce qui conduit uniquement à poursuivre l’escalade et à préparer les prochaines guerres. Le débat doit s’ouvrir de manière large et démocratique, incluant y compris les organismes en faveur du désarmement. Car pour avoir la paix, il y a nécessité de la préparer. Cela passe par la limitation des dépenses militaires comme le souligne l’article 26 de la Charte des Nations unies. Télécharger la Lettre 1-2022.
Sommaire :
- Actualité du TIAN et de la non-prolifération nucléaire
- Veille Franco-allemande
- Analyse : Complémentarité du TNP et du TIAN
- Réflexion : Pour un renforcement du contrôle parlementaire
LETTRE PARLEMENTAIRE – 2021
N°4 – OCTOBRE
EDITO : Du 31 octobre au 15 novembre va se dérouler à Glasgow en Écosse la COP 26. Les engagements actuels des États sur le climat sont « un aller simple vers le désastre », estime Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, s’inquiétant du peu de temps restant pour « éviter un échec ». De leur côté les services de renseignements aux États-Unis viennent de publier un rapport pointant le risque croissant de conflits après 2030 dus à la rareté de l’eau et aux vagues migratoires. Certes, ce n’est pas la première fois que des organismes officiels soulignent que le réchauffement climatique menace la stabilité mondiale… Les armées françaises se préparent également à cette éventualité. Sauf que les militaires font partie du problème : les armées contribuent au réchauffement climatique, mais leur impact écologique n’est pas compté… En effet, l’Accord de Paris de 2015 – cité très souvent en exemple – a laissé la réduction des émissions militaires de gaz à effet de serre à la discrétion de chaque pays… Or, l’armée – qui avec la préparation de la guerre figure parmi les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre – n’est soumise à aucune contrainte de transparence sur son empreinte écologique, ni surtout à une exigence de réduction, à l’inverse des autres organismes. Ne serait-il pas temps de faire toute la lumière sur l’impact des armées sur le réchauffement climatique et, de leur imposer un programme de réduction contraignant ? Télécharger cette Lettre
Sommaire :
- Actualité du TIAN et de la non-prolifération nucléaire
- Veille Franco-allemande
- Diplomatie parlementaire : Devenir observateur lors de la première conférence du TIAN
- Analyse : « Le vrai problème de l’affaire des sous-marins australiens est l’engagement des États à s’affranchir du Traité de non-prolifération ! »
Cette Lettre a été réalisée avec le soutien de la Heinrich Böll Stiftung Paris.
N°3 – JUILLET
EDITO : Depuis 2008, un alinéa de l’article 17 de la loi sur les archives rend incommunicable tout document sur les armes de destruction massive, donc sur le nucléaire. Une entrave dénoncée tant par les chercheurs et les historiens que par les associations de victimes des essais nucléaires. Dans la loi sur le renseignement votée récemment, un article 19 a été rajouté devant permettre une amélioration du processus d’accès aux archives. Une fois arrivée au terme des 50 ans, pour les documents « relatifs à l’organisation, à la mise en œuvre et à la protection des moyens de la dissuasion nucléaire », le législateur a introduit la possibilité de leur communicabilité à compter de la date de « perte de leur valeur opérationnelle ». Une notion qui reste floue et surtout dépend du bon vouloir des autorités militaires pour la déterminer… ou de la Justice après d’interminables recours ! Le Conseil d’État a lui aussi manifesté son désaccord face aux blocages empêchant l’accès aux archives.Des députés (dont Cédric Vilani, Emilie Carriou, etc.) ont proposé des amendements permettant notamment l’ouverture des archives sur les retombées radioactives des essais nucléaires. La majorité gouvernementale a voté contre ! Le Sénat a également adopté des modifications en cours de négociation en commission paritaire au moment où nous écrivons ces lignes.
Comment interpréter les discours présidentiels – suite au rapport de Benjamin Stora sur l’Algérie ou à l’occasion de la table ronde sur les essais en Polynésie – en faveur de l’ouverture des archives ? Comme de l’agitation médiatique, ou de la communication mensongère ? Télécharger cette Lettre
Cette Lettre a été réalisée avec le soutien de la Heinrich Böll Stiftung Paris.
N°2-AVRIL
EDITO : L’année 2021 est une « année nucléaire », avec l’entrée en vigueur, le 22 janvier du TIAN et la dixième Conférence d’examen en août du Traité sur la non-prolifération nucléaire TNP. À cela, s’ajoute la volonté de la France de vouloir renfor- cer, en concertation avec l’Allemagne, l’« autonomie stratégique européenne ». Cette concertation fait la part belle aux synergies possibles autour des forces et des projets liés à l’industrie d’armement (le SCAF notamment), mais laisse de côté la sécurité que peut apporter le renforcement d’une politique commune de désarmement. Les parlementaires et les acteurs de la société civile doivent nourrir cette réflexion pour faire émerger une véritable culture européenne du désarmement. Dans cette optique, un séminaire s’est déroulé le 22 mars 2021, avec le soutien de la Heinrich Böll Stiftung Paris, associant des parlementaires franco-allemands, des experts et des chercheurs. Télécharger cette Lettre
Cette Lettre a été réalisée avec le soutien de la Heinrich Böll Stiftung Paris.
N°1 – MARS
EDITO : Lors du vote de la loi de reconnaissance et d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, Hervé Morin, alors ministre de la défense, argumentait que cette loi devait permettre d’apaiser les tensions et d’éviter l’encombrement des recours devant la justice. Onze après, il faut bien admettre qu’il n’en est rien comme le montre l’actualité de ces dernières semaines, que les essais aient eu lieu en Algérie ou en Polynésie. Cela a commencé avec le rapport de Benjamin Stora qui inclut les conséquences des essais dans les questions à régler avec l’Algérie. Problème : l’ouverture des archives sur la colonisation demandée par le président Macron ne pourra inclure celles sur les essais sans modifier la loi de 2008 qui rend incommunicable tous les documents sur le nucléaire militaire. Vis-à-vis de la Polynésie nous avons eu droit à un rapport de l’Inserm concluant qu’il ne pouvait pas se prononcer sur la nocivité des essais pour la santé de la population, suivi d’un ouvrage, Toxique, dénonçant les tentatives des autorités pour dissimuler l’ampleur de l’impact des essais sur la population… Ne serait-il pas temps, 25 ans après le dernier essai, de remettre en chantier la loi Morin et de mettre en place un véritable système d’indemnisation du personnel et des populations du Sahara comme de Polynésie pour qu’enfin Vérité et Justice soit apportée aux victimes ? Télécharger en pdf.
Cette Lettre a été réalisée avec le soutien de la Heinrich Böll Stiftung Paris.
Sommaire :
- Reflexion : Loi de programmation militaire : une actualisation sans débat !
- Analyse : Position des principaux partis politiques allemands sur le désarmement nucléaire, par Anne Balzer ICAN Germany
LETTRE PARLEMENTAIRE – 2020
N°3 – DECEMBRE
Suite à l’élection présidentielle aux États-Unis, tous les espoirs se sont tournés vers Joe Biden pour que les relations internationales retrouvent un cours normal, notamment avec le retour des Américains dans l’accord de 2015avec l’Iran, l’ouverture de négociations sur le nucléaire pour le prolongement des accords de réduction des armes nucléaires stratégiques intermédiaires (FNI). Un espoir permis que si chacun à son niveau s’implique et exerce son rôle et sa fonction ! En France, le président Emmanuel Macron est à la manœuvre et manifeste un fort volontarisme sur la scène internationale pour défendre son point de vue. Mais ou est l’implication des parlementaires comme force de proposition, de contrôle et de relais de l’opinion publique ? La question se pose au regard de l’extrême lenteur avec laquelle la commission des Affaires étrangères met en œuvre la « Délégation permanente à la dissuasion nucléaire, à la non-prolifération, à la maîtrise de l’armement et au désarmement », adoptée le 11 juillet… 2018 ! Cela dénote de notre point de vue une absence de volonté politique préjudiciable au débat et à la démocratie qu’il serait plus que temps de rectifier. Téléchargeable ici Cette Lettre a été réalisée avec le soutien de la Heinrich Böll Stiftung Paris.
Sommaire :
- Actualités : Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, désarmement et non-prolifération nucléaire
- Analyse – État des lieux de 30 années d’armement et de désarmement
– webinaire : Le désarmement conventionnel influence-t-il le désarmement nucléaire ?
- Tribune Le Monde – « Le 22 janvier 2021, nous entamerons une nouvelle décennie où les armes nucléaires seront illégales au regard du droit international »
- Initiatives parlementaires :
– Groupe de travail « Politique étrangère et de défense » Assemblée parlementaire franco-allemande
– Question sur le respect par la France de ses engagements du droit international
N°2 – OCTOBRE
N°1 – JUIN
Une urgence ne doit pas en cacher une autre. La catastrophe sanitaire a montré la fragilité de nos sociétés. Nombreux sont les appels lancés pour « que le jour d’après soit différent du monde d’avant : plus juste, plus solidaire, plus respectueux de l’environnement, plus démocratique », comme le propose 66 parlementaires de différentes sensibilités politiques… Sauf que durant ces deux mois de confinement, nous avons assisté à une mise en avant de l’armée ou la moindre opération de participation s’accompagnait d’une opération de communication. De même très rapidement les industriels de l’armement se sont mis en ordre de bataille – par crainte de voir le budget militaire mis à contribution de la solidarité nationale – pour exercer un lobbying en faveur d’un « plan de relance » qui s’appuie sur l’industrie d’armement pour faire face à la crise économique provoquée par la pandémie du coronavirus ! Or, pour que le « jour d’après » soit différent, cela nécessite une remise en cause globale qui prenne en compte non seulement la question sociale et climatique, mais également la question militaire et l’arsenal nucléaire dont l’impact, sur la sécurité, sur l’organisation sociale, sur les finances et sur l’environnement est très important. Téléchargeable ici
Sommaire :
- Actualités : Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, désarmement et non-prolifération nucléaire
- Analyse – Le report du TNP une chance à saisir !
- Analyse – Budget nucléaire et solidarité nationale
- Initiatives parlementaires : Questions écrites sur la conférence d’examen du TNP et les essais nucléaires
LETTRE PARLEMENTAIRE – 2019
N°4 – OCTOBRE
Lors de son intervention le 24 septembre en ouver- ture de la 74e session de l’Assemblée générale de l’ONU, Emmanuel Macron a lancé un appel au « retour du courage, sur deux sujets déjà, simplement, pour commencer : le courage de savoir bâtir la paix et le courage de la responsabilité » face aux crises contemporaines, avec l’Iran dans son viseur. Nous partageons la volonté du Président de relancer le processus de négociation dans une zone où le risque d’un engrenage débouchant sur une « guerre totale » au Moyen-Orient — aux conséquences catastrophiques pour les populations — ne peut être exclu.
Mais, parmi les questions posées par le programme nucléaire iranien, il y un absent de taille sur la table des négociations : l’arsenal nucléaire d’Israël qui n’a jamais fait l’objet d’aucune sanction internationale. Or, « la possession d’armes nucléaires doit être autorisée pour tous ou interdite à tous », comme l’a revendiqué le président turc Erdogan à cette même tribune des Nations Unies quelques heures après l’intervention d’Emmanuel Macron, soulignant ainsi le deux poids deux mesures.
La « pleine certitude que l’Iran ne se dote jamais de l’arme nucléaire », souhaitée par le président Macron, ne pourra être obtenue qu’avec la création d’une « zone sans armes nucléaires au Moyen- Orient » comme l’ONU et les conférences du TNP en ont maintes fois débattu depuis les années 1970… Projet toujours bloqué principalement par… Israël et les États-Unis. Que la France, avec notamment l’appui de l’Union européenne et de l’ONU, convoque une conférence pour la dénucléarisation du Moyen-Orient, ne serait- ce pas la meilleure preuve du « retour du courage » ? Téléchargeable ici
Sommaire :
- Actualités : Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, désarmement et non-prolifération nucléaire
- Les (mé)comptes de la Bombe !
- La dissuasion nucléaire en bref…
- Initiative parlementaire : Question écrite sur l’éthique et la dissuasion nucléaire
- Ouvrir les auditions sur la dissuasion aux ONG
N°3 – JUIN
Partisans et opposants à l’arme nucléaire s’accordent sur une chose : une guerre nucléaire serait catastrophique et il faut à tout prix l’éviter. Car aucun des adversaires ne peut s’attendre à un bénéfice et le dommage causé à chacun sera toujours inacceptable. « La dissuasion, c’est une guerre qui n’a pas encore eu lieu » rappelle le philosophe Jean-Pierre Dupuy. La catastrophe nucléaire est certaine, seule son échéance est indéterminée. La stratégie de la dissuasion n’est, in fine, qu’un habillage tactique pour retarder le plus longtemps possible cette catastrophe. Le paradoxe estau cœur de la dissuasion nucléaire, cette stratégie n’est rationnelle, que tant qu’elle repose sur une menace, dont la mise à exécution serait le comble de l’irrationalité. Rien que cet argument devrait conclure de fait à l’inefficacité de la dissuasion et au rejet des armes nucléaires. Ce qui n’est pas le cas. La session du TNP (voir p. 2 de la Lettre) le souligne une fois de plus. Pour les tenants de la dissuasion, ce que nous pouvons faire de mieux, c’est de retarder indéfiniment la catastrophe annoncée ! Or, une autre voie existe, c’est justement celle empruntée par l’ONU avec la mise en place des normes d’interdiction et des outils pour les appliquer et les faire respecter. Tel est bien l’objet du traité d’interdiction des armes nucléaires adopté le 7 juillet 2017. Un traité auquel la France devrait participer pour renforcer la sécurité des Français tout en renforçant celle des autres pays. Téléchargeable ici
Sommaire :
- Actualités : Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, désarmement et non-prolifération nucléaire
- Analyse : Le sombre futur de la conférence d’Examen du TNP
- Réflexion : Quelle responsabilité des parlementaires ?
- La dissuasion nucléaire en bref.
- Suggestions d’initiatives
- la présentation de l’ouvrage « Repenser les stratégies nucléaires. Continuités et ruptures ».
N°2 – MARS
Alors que des voix se sont élevées pour que la force nucléaire française serve de « parapluie nucléaire » pour l’ensemble du territoire de l’Union européenne (voir p. 3), nous invitons fortement les membres de la nouvelle Assemblée parlementaire franco-allemande à inscrire à l’ordre du jour de sa prochaine session, la question « nucléaire » hors des enjeux partisans et des sentiers battus. L’Assemblée parlementaire franco-allemande a tenu sa première session inaugurale le 25 mars dernier. Parmi ses missions, figurent celle d’assurer le suivi des affaires internationales et européennes présentant un intérêt commun (y compris la politique étrangère, de sécurité et de défense européenne commune) ; ainsi que celle de formuler des propositions sur toutes questions intéressant les relations franco-allemandes. Dans ce cadre, il serait tout à fait opportun et nécessaire que les 100 députés — 50 allemands et 50 français — engagent ce débat sur quelle sécurité en Europe et avec quels outils ? Un débat ouvert à l’ensemble des acteurs notamment de la société civile. Un débat qui prend toute son importance alors que l’Allemagne s’engage dans la construction du successeur du Rafale, l’avion de combat porteur de l’arme nucléaire. Téléchargeable ici
Sommaire :
- Actualités : Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, désarmement et non-prolifération nucléaire
- Action : La Francophonie s’engage en faveur du désarmement et de la non-prolifération nucléaires
- Analyse : Le droit international humanitaire et les armes nucléaires
- Appel auprès de la communauté des scientifiques
- Suggestion d’initiatives :
- Audition sur « Le TIAN et la défense européenne »
- Question : sur les pressions diplomatiques exercées par la France
N°1 – JANVIER
Alors que le gouvernement vient de lancer une grande consultation nationale, nous regrettons que l’organisation de la défense avec la dissuasion nucléaire ne figure pas au débat. Car elles sont également au cœur des « grandes questions de notre avenir ». D’ailleurs, pour chacun des thèmes soumis au débat par le président Macron – montant des impôts et dépenses publiques, organisation de l’État, transition écologique et exercice de la démocratie et citoyenneté – les implications avec le maintien de l’arsenal nucléaire sont importantes…
- Augmentation de 60 % des dépenses pour l’arme nucléaire votée dans la LPM 2019-2025 pour assurer la modernisation et le renouvellement de tout l’arsenal…
- Vouloir que « les espérances dominent les peurs », comme nous invite le Président dans la lettre, implique de ne plus menacer avec une force nucléaire, mais de développer une véritable coopération internationale solidaire…
- Confiscation d’une large part des crédits pour la recherche en faveur de l’armée au détriment de solutions innovantes pour la transition écologique…
Nous avons un choix à faire : rester passifs et conserver une politique basée sur le risque de destruction ou respecter la nouvelle norme constituée par le traité sur l’interdiction des armes nucléaires. Un choix qui nous concerne tous. Téléchargeable ici
Sommaire :
- Actualités : Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, désarmement et non-prolifération nucléaire
- La dissuasion nucléaire en bref…
- Analyse – La diplomatie parlementaire au service du désarmement
- Appel des villes en faveur du Traité d’interdiction des armes nucléaires
- Analyse – Pour sauver le TNP, les puissances nucléaires doivent agir !
- Suggestion d’initiatives :
- La France, l’Allemagne et la bombe
- Engagement parlementaire pour le Traité d’interdiction des armes nucléaires
Vous pouvez retrouvez ici les Lettres précédentes publiées entre 2014 à 2018.